L'Unapei lance un appel pour la formation des acteurs de l'accompagnement des personnes handicapées mentales

Par - Le 01 décembre 2011.

C'est à l'occasion de la journée “Travail et handicap mental", le 4 novembre dernier, que l'Union nationale des associations de parents de personnes handicapées mentales et de leurs amis (Unapei) a rendu public son livre blanc, qui énonce six principes, résumés par cette formule : “Le droit au travail des personnes handicapées mentales doit être adapté, alternatif, inscrit dans un projet de vie global, individualisé, accompagné et intégré dans la gouvernance associative."

À travers ce document, l'Unapei lance un appel pour des “engagements réciproques" afin de lever les freins à l'accès au travail de ces personnes. Selon elle, “l'État reporte de plus en plus sa responsabilité vis-à-vis du droit au travail sur les milieux associatifs". Elle évoque les “ruptures budgétaires" subies par les Ésat et les entreprises adaptées (perte nette de crédit de fonctionnement en 2011), la baisse du budget de l'Agefiph ou encore la réforme récente de l'AAH (allocation adulte handicapé). Ceci dans un contexte très défavorable : “Le travail des personnes handicapées s'inscrit dans un monde concurrentiel contraignant, souligne l'Unapei, alors que le handicap mental reste l'objet de représentations négatives de la part des employeurs potentiels qui s'interrogent sur les capacités professionnelles et productives de ces personnes", qui ont “globalement un niveau de formation professionnelle faible, ou pas de formation du tout".

Malgré des textes juridiques favorables à la mise en œuvre du travail des personnes handicapées mentales, l'exercice du droit au travail ne se concrétise presque pas. “Peu de personnes handicapées mentales accèdent au milieu ordinaire : seulement 3,6 % des placements Cap emploi concernent les personnes handicapées mentales en 2006." L'accès au milieu adapté ou protégé est, lui, “conditionné par le nombre de places existantes", qui est très réduit…. puisque l'Unapei estime qu'en 2010, 15 000 personnes étaient en attente d'une place en Ésat.

Dans son livre blanc, l'Unapei formule un certain nombre de préconisations, parmi lesquelles la mise en place d'un observatoire de veille et de prospective des métiers, “pour explorer tous les potentiels d'activité". Elle propose également le développement de “modules de sensibilisation et de formation" à l'intention des acteurs de l'accompagnement. Elle suggère aussi la création de “pôles régionaux des compétences professionnelles" afin de faciliter la formation des éducateurs et encadrants des structures spécialisées. L'Union nationale souhaiterait par ailleurs voir créer un centre de ressources, chargé de développer des politiques de formation.