En 2011, une centaine de formation en géomatique ont été référencées

Par - Le 16 décembre 2011.

Tous les deux ans, le pôle Formation-recherche de l'Association française pour l'information géographique (Afigéo) organise un colloque afin de faire le point sur l'offre de formation et l'état de l'emploi en géomatique - c'est-à-dire le traitement informatique des données géographiques. C'est le 23 novembre dernier, au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), que plus de 130 spécialistes nationaux et internationaux ont échangé autour du thème “Géomatique : quelles formations pour quels métiers ?".

Pour Dominique Caillaud, président de l'Afigéo (et député UMP de Vendée), “la géomatique, qui n'est ni de l'informatique ni que de la géographie, est aujourd'hui essentielle dans la vie quotidienne. Une telle émergence nous a conduits à organiser notre association en trois pôles (Entreprises-industrie, Usages-utilisateurs et Formation-recherche). Avec pour objectifs d'arriver à créer chaque année autour de chacun de ces pôles un événement de référence, d'échanges fructueux, ainsi que de constituer un observatoire en matière de formation".

Répondre aux attentes des Régions

Bien qu'émergeant, le marché de la géomatique a évolué. “Les formations proposées dans le domaine sont récentes et initiées au gré des besoins et des attentes des Régions, a indiqué Dominique Caillaud. Elles ont sans doute besoin de davantage de cohérence dans l'information." D'où l'utilité de la rencontre, dont but était de présenter un état des lieux des formations en géomatique et de le confronter aux réalités du marché de l'emploi. Les évolutions récentes en matière de recrutement dans certaines professions (ingénieur territorial, géomètre-expert, etc.) ont été présentées, et quelques témoignages d'acteurs étrangers ont permis de mettre en perspective la situation française. Laurent Polidori, vice-président de l'association en charge de l'animation du pôle Formation-recherche et directeur de l'École supérieure des géomètres et topographes (ESGT), a présenté un bilan de l'offre réalisé grâce à l'observatoire “GeoFormations".

[(LE PORTAIL GÉOFORMATIONS

Mis en place par l'Afigéo et GeoRezo, le portail GéoFormations recense l'ensemble de l'offre de formation à destination des candidats. Aux prestataires de formation dans le domaine, il permet d'avoir une “meilleure vision de l'offre générale dans laquelle ils s'intègrent". L'offre est référencée par ordre alphabétique, par niveau d'entrée, par diplôme visé et par localisation géographique.)]

Offre : une base de données collaborative

Ouvert officiellement en mai 2009, le portail du même nom (alimenté sous la forme d'un “wiki") présente une cartographie de l'ensemble de l'offre diplômante ou qualifiante des établissements français. “Sur cet outil collaboratif, chacun peut consulter, ajouter ou compléter une formation à partir d'une fiche standardisée. Cependant, l'exhaustivité ne peut être garantie", a précisé Laurent Polidori. Espace de référencement et documentation sur la formation, le portail constitue aussi un réseau des responsables de formations. Il comporte un forum d'échanges, sur (actuellement) 55 sujets.

“Le portail reçoit la visite de nombreux d'étudiants et stagiaires étrangers souhaitant s'informer l'offre de formation française", a indiqué le vice-président de l'Afigéo, qui a précisé qu'en 2011, le pourcentage d'enseignement en géomatique a atteint les 70 %, avec des effectifs moyens de 15 à 25 élèves par promotion (une moyenne de 14 élèves diplômés). Selon lui, la tendance cette année est encourageante. Car les formations, qui sont suivies aussi bien en cursus initial que professionnel continu, sont d'un niveau plus élevé : “Nous proposons plus de formations de niveau master que de niveau licence", et l'enseignement en géomatique apparaît dans de nombreuses disciplines, notamment les TIC, le commerce, la médecine et l'agronomie. “Depuis vingt ans, l'évolution de la géomatique, l'augmentation des performances et la diminution des coûts des matériels, ont conduit au développement conjoint de l'utilisation professionnelle des systèmes d'information géographiques (SIG) et de leur enseignement dans les formations professionnalisantes", a expliqué Nadine Polombo, enseignante-chercheuse à l'École polytechnique de l'Université de Tours.

Développer les filières de recherche

En 2011, près de 100 formations en géomatique, du niveau bac au niveau doctorat, ont été référencées. La plupart sont de niveau master et “en interface entre la recherche et le monde professionnel", a précisé Hélène Mathian, ingénieure de recherche au CNRS-Paris-I et Paris-VII, qui a présenté le panorama des masters en géomatique. Elle a estimé que “l'offre dans le domaine est complète, mais dispersée", faute de référentiel commun pour situer les formations les unes par rapports aux autres. De plus, elle est jugée tantôt trop généraliste, tantôt trop technique. Et d'évoquer des pistes d'évolution. Selon la chercheuse, évoquant les résultats d'une étude menée en 2010, “les perspectives d'embauche des masters professionnels attirent les meilleurs étudiants, dont certains pourraient se consacrer à la recherche".

[(LE PÔLE FORMATION-RECHERCHE

L'Afigéo se veut le lieu de rencontre des partenaires et des acteurs de la géomatique. “Les technologies de l'information géographiques sont porteuses de développement pour les territoires et les structures qui les administrent ou qui s'y développent, a souligné Dominique Caillaud. Modéliser le monde pour mieux le comprendre tel est le leitmotiv de ce patrimoine technologique en développement." Les entreprises utilisatrices sont nombreuses et leurs besoins de plus en plus pointus. Le pôle Formation-recherche a justement pour objectif de contribuer à la lisibilité de l'offre et à son adéquation avec les attentes. Il accueille des formateurs et responsables de formation, des employeurs, des consultants et des chercheurs, des représentants des associations d'anciens élèves. )]