{Pathways to prosperity} : les États-Unis à l'école de l'alternance européenne ?
Par Béatrice Delamer - Le 16 octobre 2011.
Initialement, il s'agissait de faire le point, vingt ans après un autre rapport, du sort de la “moitié oubliée" (the forgotten half), ces jeunes Américains sortis du système scolaire sans préparation à la vie active. Robert B. Schwartz, doyen de la faculté d'éducation à l'Université de Harvard[Harvard graduate school of education. [/footnote], a évoqué son rapport [Pathways to prosperity (Parcours vers la prospérité)[ 1 ]Écrit avec Ronald Ferguson, professeur d'éducation et de politiques publiques à Harvard et Bill Symonds, ancien journaliste au magazine Business week. publié en février 2011. Il s'exprimait le 6 octobre dernier lors de la conférence des responsables des Olympiades des métiers, qui se tenaient à Londres.
Le rapport compare le système américain avec d'autres systèmes étrangers, notamment ceux d'Europe du Nord. Robert B. Schwarz explique que le système américain persiste à favoriser une approche “académique", fondée sur la salle de classe, alors que certains pays d'Europe du Nord adoptent une approche plus large et mettent l'accent sur une formation axée sur le geste et les techniques, tout en favorisant une alternance entreprise-formation qui prépare mieux à l'insertion professionnelle. “Le lycée américain fonctionne encore comme une machine à sélectionner les élèves assez talentueux pour être en mesure de poursuivre des études supérieures, et à concevoir des cours pour y parvenir. À côté de cela, il s'attend à ce que tout le reste de la population entre dans la vie active directement", constate-t-il.
Le rapport défend l'idée qu'il faut développer des parcours complets pour aider les jeunes au lycée, et après. Il estime que trop d'importance est accordée au diplôme qui sanctionne quatre années d'Université, alors que seulement 30 % des jeunes parviennent à ce résultat. D'autant qu'à l'horizon 2020, seulement un tiers des 47 millions d'emplois qui vont être créés aux États-Unis nécessiteront un bachelor (bac) ou plus, un autre tiers ne nécessitera qu'un diplôme sanctionnant deux années d'enseignement supérieur ou un diplôme professionnel post secondaire.
Considérant cela, le rapport insiste sur la nécessité de développer un éventail de parcours variés et de qualité, avec davantage d'accompagnement, de conseil en construction de carrière, et avec des programmes d'apprentissage. “C'est pour cela que nous pensons que l'apprentissage tel qu'il est compris en Europe est si approprié pour des pays comme les États-Unis ou le Royaume-Uni, a insisté Robert B. Schwarz. En Autriche, au Danemark, en Finlande, en Allemagne, aux Pays-Bas et en Suisse, nous voyons des systèmes professionnels cohérents élaborés pour permettre au plus grand nombre de jeunes de réussir leur transition du lycée au monde du travail." Ajoutant que bien que chaque système soit différent, ils s'adressent et touchent le plus grand nombre.
Notes
1. | ↑ | Écrit avec Ronald Ferguson, professeur d'éducation et de politiques publiques à Harvard et Bill Symonds, ancien journaliste au magazine Business week. |