Régions, État, Europe… quels partenaires pour les questions d'emploi transfrontalier ?
Par Benjamin d'Alguerre - Le 01 janvier 2011.
“L'Europe sociale est encore loin !" Ce constat, amer, mais réaliste, est celui de Jean Ueberschlag, député du Haut-Rhin et maire de la commune alsacienne de Saint-Louis, qui accueillait le colloque “Coopération transfrontalière, emploi et formation professionnelle", les 16 et 17 novembre derniers.
En présence de nombreux élus (Charles Buttner, président du Conseil général du Haut-Rhin, Martine Calderoli-Lotz, vice-présidente du Conseil régional d'Alsace, Pascale Schmidiger, vice-présidente du Conseil régional d'Alsace, etc.), le maire de Saint-Louis a regretté le manque de vision commune entre la France, l'Allemagne et la Suisse concernant le travail transfrontalier. “Il est urgent de démystifier les systèmes existant dans les pays voisins." Et de citer quelques exemples de coopérations possibles entre Français, Allemands et Suisses, parfois dès l'adolescence. “En tant que maire, je reçois des demandes de jeunes pour effectuer leurs stages d'entreprise dans l'une des administrations de la commune. Pourquoi ne pas favoriser des stages dans les pays frontaliers ?"
“Gérer chaque cas particulier"
Thierry Robinet, de la DGEFP, pour sa part, a insisté sur cette contradiction, qui est celle de certains élus de terrain : “Beaucoup d'élus souhaitent monter leurs initiatives locales, ce qui est louable, mais beaucoup, également, se tournent vers l'État pour demander un cadre, une direction. Or, le rôle de l'État n'est pas de créer des dispositifs pour gérer chaque cas particulier. Vous, élus locaux et partenaires de l'emploi de terrain, êtes les mieux placés pour répondre aux problématiques du travail frontalier. Avancez le plus loin possible tant que vous le pouvez ! Car l'emploi transfrontalier ne dépend pas d'une politique étatique, mais de la loi de l'offre et de la demande, telle qu'elle existe de part et d'autre d'une frontière."
Le représentant de la DGEFP, cependant, a soulevé une problématique jusqu'alors peu évoquée lors des débats : “Le vrai problème de l'État n'est pas tant de gérer la situation des salariés qui se rendent en Suisse pour y travailler, mais de s'occuper de ceux, salariés comme demandeurs d'emploi, qui restent en Alsace. L'une de nos priorités est de faciliter l'installation ou la ré-installation d'entreprises dans les endroits touchés par de forts taux de chômage."