Apprentissage - Le statut scolaire, un “coup porté à la sécurisation des parcours des apprentis" ?

Par - Le 01 juin 2012.

“Nous allons veiller à ce que l'apprentissage soit sous statut scolaire et pas un sous emploi", a déclaré Vincent Peillon, ministre de l'Éducation nationale, le 17 mai. Une déclaration qui a provoqué la colère de l'Association nationale des apprentis de France (Anaf), qui avance que le statut même de salarié “procure aux jeunes une source indispensable de motivation pour apprendre en alternance".
L'association estime que cette volonté du ministre de “globaliser" le statut des apprentis dans un cadre exclusivement scolaire “porte un coup à la sécurisation du parcours de nombreux jeunes". L'Anaf demande à Vincent Peillon de “l'associer à une réflexion sur les leviers de la motivation des jeunes en alternance", à partir des “meilleures pratiques observées en pédagogie de l'alternance". Elle cite parmi ces dernières “l'identification du jeune à son entreprise" qui déclenche selon elle l'envie d'apprendre. Elle reconnaît que le statut de salarié “n'est pas le seul levier", mais estime qu'il se trouve “à la croisée des chemins de la qualité de l'alternance, qui est un enjeu crucial pour la jeunesse dans les années à venir".

La CGT publie un guide de l'apprenti

Ce guide intitulé “Apprentis : salariés à part entière - le guide de vos droits" aborde l'ensemble des questions auxquelles sont confrontés les jeunes en apprentissage. Temps de travail, cotisations, charges, mais aussi salaires, conditions de travail, font partie des notions expliquées tout au long des chapitres qui composent ce document pratique. Dans un préambule, la Confédération rappelle aux apprentis que “l'une des conditions pour trouver un emploi stable dépend d'une formation initiale large et ouverte". Elle rappelle aux apprentis sa propre implication dans la défense de leur statut : “La CGT revendique des mesures concrètes concernant l'augmentation des rémunérations des contrats d'apprentissage, l'obtention de droits au transport et la restauration avec la prise en charge des frais par l'entreprise." Elle ajoute par ailleurs qu'il y a “nécessité de définir un tutorat obligatoire de qualité pour tous les contrats en alternance". La CGT n'oublie pas de rappeler à l'apprenti que son statut lui permet de voter comme les autres salariés aux élections professionnelles.