Bourgogne - Le "Plan pour les continuités professionnelles" : Les partenaires sociaux, “enthousiastes, mais vigilants"

Par - Le 01 avril 2012.

Réunis le 15 mars à Dijon, les signataires du “plan pour les continuités professionnelles" se sont déclarés enthousiastes quant à la démarche, même si les partenaires sociaux tiennent à souligner qu'ils seront vigilants sur le suivi.

“La Région Bourgogne a été très impactée par la crise, rappelle Fadila Khattabi, vice-présidente du Conseil régional : en deux ans, nous avons perdu 22 000 emplois. C'est suite à ce constat que François Patriat, président de la Région, a inscrit la négociation d'un plan pour les continuités professionnelles dans son programme, à l'occasion des élections régionales, en 2010." Pour elle, il n'était pas question que la Région élabore le plan seule, pour ensuite “demander à d'éventuels partenaires de signer sur un coin de table. Le but, c'était déjà de rendre lisibles les dispositifs existants. Pour ce faire, nous avons mis en place plusieurs comités de pilotage. Nous avons travaillé ensemble dans le respect des prérogatives de chacun et cela a abouti à ce plan.

Tout le monde a été au rendez-vous et très assidu." Fadila
Katthabi précise que ce travail commun a permis aux partenaires de parvenir à un diagnostic partagé, et d'isoler 46 dispositifs sur lesquels ils souhaitaient travailler. “C'est une vraie réussite", se réjouit-elle.

La méthode remporte l'adhésion

Pour Joseph Battault, secrétaire général de la CFDT Bourgogne, “la question de la méthode est centrale. Cet accord autour du plan pour les continuités professionnelles est le premier signé en Bourgogne, il aura des répercutions concrètes pour les salariés. Il nous a fallu dix-huit mois pour parvenir à cet accord, mais nous avons eu un véritable débat et nous avons trouvé des solutions", se réjouit-il. Pour Jean-François Michon, président de la CFE-CGC Bourgogne, l'atout du plan pour les continuités professionnelles est qu'il “rend lisible la complexité. C'est la raison pour laquelle nous avons signé des deux mains !", ajoute-t-il.

Du plan à la concrétisation…

Dominique Gallet, secrétaire générale de la CGT Bourgogne, considère quant à elle que “le travail ne fait que commencer. Le plan affirme des objectifs qui doivent maintenant se concrétiser. Treize projets ont été construits dans le cadre du plan. Il faut qu'ils deviennent réalité". De son côté, Édouard Guerreiro, secrétaire général de FO Bourgogne, prévient que son syndicat “sera vigilant sur le suivi". Pour la CGPME, “ce qui est intéressant, c'est que les projets définis dans le cadre de la négociation correspondent bien aux besoins des territoires. Une autre chose nous semble importante : les fiches qui seront créées sur les treize projets présenteront des éléments très précis : les moyens attribués par projet, les partenariats à nouer, les objectifs fixés… Cela nous permettra de mettre en œuvre un travail d'évaluation", déclare Nathalie Perrin, madataire CGPME Bourgogne pour l'emploi et la formation. Par ailleurs, elle plaide pour une optimisation des financements : “Il y aura un choix à faire. Les moyens des TPE et PME sont souvent insuffisants. Il faudra trouver des cofinancements."

Jeanne Rubin, présidente de l'UPA Bourgogne, insiste de son côté sur la nécessité d'informer les entreprises. “Il ne sert d'ailleurs à rien d'user de matraquage médiatique, il suffit d'être au plus près des structures", souligne-t-elle. Et d'ajouter : “L'artisanat est un secteur où nul ne peut se passer de la formation. Il faut saisir toutes les opportunités."

Entretenir la dynamique

Se félicitant du “dynamisme qui a été initié", Christophe Lerouge, directeur régional adjoint de la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi), a résumé : “Nous avons été confrontés à beaucoup de nouveaux dispositifs et textes réglementaires qui nous ont obligés à négocier, comme les contrats d'objectifs et de moyens apprentissage et les CPRDFP (contrats de plan régionaux de développement des formations professionnelles).

Il nous ont incités à nous mettre autour de la table et à réfléchir ensemble." Pour le représentant de l'État, il faut “faire vivre et entretenir" cette dynamique. De ce point de vue, la “vigilance" des organisations syndicales servira “d'aiguillon. Elle nous incitera à aller de l'avant et à répondre aux besoins".