L'obligation de formation des chômeurs au cœur de la présidentielle ?
Par Aurélie Gerlach - Le 16 février 2012.
“Est-il anormal de dire que lorsque quelqu'un est au chômage, il doit suivre une formation pour alimenter les emplois non pourvus en France ?" C'est la question que pose Jean-Charles Taugourdeau, député UMP (Maine-et-Loire), et par ailleurs l'un des auteurs de la loi du 28 juillet 2011 pour le développement de l'alternance. Il intervenait à l'occasion d'une table ronde organisée par l'Ajis (Association des journalistes de l'information sociale), le 10 février, sur le thème : “A-t-on vraiment tout fait pour lutter contre le chômage ?"
Jean-Charles Taugourdeau estime que les emplois non pourvus en France sont de l'ordre de “500 000 à 600 000". De son côté,
Jean-Jacques Jégou, maire MoDem du Plessis-
Trévise (Val-de-Marne), affirme qu'il a “vu se dégrader la main-d'œuvre sur les chantiers". Alain Vidalies, député PS (Landes) et responsable du pôle emploi-travail dans l'équipe de François Hollande, juge que “si le débat avait lieu dans le cadre paritaire, ou si, pourquoi pas, une loi était déposée, nous pourrions en discuter". Mais “le référendum est un outil qui doit être utilisé avec prudence", il pourrait “exposer les chômeurs à la vindicte populaire". Pour Jean-Philippe Magnen, vice-président Europe écologie du Conseil régional des Pays de la Loire, et conseiller emploi-formation d'Éva Joly, “avec cette démarche, un demandeur d'emploi auquel on proposerait une formation n'aurait plus le droit de refuser. C'est ça le vrai scandale !" Cependant, actuellement, “l'argent de la formation est mal utilisé, et finance des stages parkings ou des formations qui ne se font pas", répond Jean-Jacques Jégou. Pour Jean-Philippe Magnen, “cela fait trente ans que l'on fait croire que le problème de l'emploi a trait à l'adéquation de l'offre et de la demande. Mais pour orienter des personnes vers certains secteurs, il faut que ceux-ci soient attractifs !"