L'Organisation internationale de la Francophonie met l'accent sur la formation

Convaincue que “la formation professionnelle et technique est un outil privilégié pour accompagner la croissance économique des pays du Nord comme du Sud", l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a, “depuis le Sommet de Montreux (Suisse) ^{[ 1 ]}Le 13e Sommet de la Francophonie s'était tenu les 22, 23 et 24 octobre 2010 à Montreux, en Suisse, autour du thème “Défis et visions d'avenir pour la francophonie"., développé l'échange d'expertises en matière de formation professionnelle et technique (FPT), une activité venue soutenir l'élaboration ou l'amélioration des politiques sectorielles nationales". Tels sont les propos d'Abdou Diouf, secrétaire général de la Francophonie, dans son rapport rendu public lors du au 14e Sommet de l'organisation des 13 et 14 octobre derniers à Kinshasa (République démocratique du Congo).

En effet, inspirée des “bonnes pratiques" de l'ensemble des pays francophones, l'expertise de l'OIF en matière de formation professionnelle et technique “est de mieux en mieux reconnue par ses pays membres". Selon le rapport, en 2011, 20 experts issus des pays du Nord comme du Sud “ont sillonné seize pays francophones ^{[ 2 ]}Albanie, Bulgarie, Burkina Faso, Cambodge, Cameroun, Comores, Ex-République yougoslave de Macédoine, Laos, Lituanie, Mali, Maurice, Moldavie, Roumanie, Rwanda. pour former des cadres à la révision des programmes d'études selon l'approche par compétence, ou encore pour aider à la formulation d'une politique sectorielle avec le monde du travail ^{[ 3 ]}À travers ses publications, accessibles sur www.fptfrancophonie.org, l'OIF propose désormais une réponse souple adaptable au contexte de chaque pays. ".

L'organisation encourage ses membres à y consacrer davantage de moyens humains et financiers. Une stratégie qui a, selon le rapport, offert “plus de visibilité" à ses résultats et “encouragé ses partenaires à la soutenir sur ses objectifs". Ainsi, par exemple, soutenus par l'OIF, les pays d'Europe centrale et orientale (Peco), où la filière de l'hôtellerie et du tourisme est privilégiée, ont noué un partenariat avec plusieurs écoles hôtelières françaises et québécoises. Des enseignants de ces pays bénéficient de stages de formation pédagogique et technique propres à leur domaine. D'où l'importance d'un accompagnement méthodologique pour l'adaptation de l'offre de formation aux réalités du marché du travail local.

L'OIT promeut aussi les initiatives en matière de création d'entreprise. Ainsi, dans un souci de prise en compte de la culture entrepreneuriale, elle a élargi cette compétence, en 2012, à “la création de modules de formation pour l'auto-emploi". Et, pour des raisons de “pérennisation", ceux-ci feront l'objet d'actions de formation professionnelle. Face aux taux de chômage de plus en plus élevés des jeunes dans le monde, notamment dans les pays francophones, l'OIF encourage à la réflexion de ses États membres afin de construire des dispositifs de formation professionnelle et technique offrant des meilleures opportunités d'insertion professionnelle.

Par ailleurs, l'OIF et la conférence des ministres de l'éducation et de la formation des pays ayant le français en partage (Confémen) ont organisé du 4 au 7 septembre derniers, à Ouagadougou (Burkina Faso), les 2es Assises francophones sur l'enseignement technique et la formation professionnelle sur le thème : “Quelles compétences professionnelles et techniques pour une meilleure insertion socioéconomique des jeunes ?". Une occasion qui a permis aux 300 participants francophones de “faire le bilan du chemin parcouru depuis les premières assises tenues à Bamako en 1998 et d'envisager de nouvelles perspectives pour le renforcement de l'insertion des jeunes sur le marché du travail et le développement économique et social".

Insertion des jeunes : les quatre axes majeurs

Depuis 2010, le programme de la formation professionnelle technique (FPT) de l'OIF s'est structuré autour de quatre thématiques que les pays ont souhaité intensifier :

 l'élaboration d'une politique sectorielle recourant à l'“approche programme". Ainsi, les besoins du marché du travail déterminent les orientations des formations à mettre en œuvre, “tout en tenant compte des moyens des États" ;

 la rédaction des programmes d'étude selon l'“approche par les compétences" (APC). La révision et la rédaction des référentiels de formation se réalisant, dans chaque corps de métier, en fonction des compétences dont ont besoin les entreprises ;

 l'insertion dans les cursus de formation professionnelle de modules liés aux connaissances dont un jeune peut avoir besoin pour fonder son entreprise ;

 un soutien à l'hôtellerie-tourisme dans les pays où ce secteur économique particulier représente un pourcentage non négligeable, notamment dans les Peco.

Formation en français à la diplomatie commerciale

Dans le cadre de ses actions de promotion de la langue française et respect du plurilinguisme au sein des institutions internationales ^{[ 4 ]}Cette formation s'inscrit dans le cadre du programme de la Sous-direction de la langue française, “Le français dans les organisations internationales"., l'OIF a initié un atelier de formation à la diplomatie commerciale pour des fonctionnaires de l'Union africaine (UA). Animée par l'Institut de formation des Nations Unies (Uitar), cette formation en français s'est déroulée à la Commission de l'Union africaine (UA) du 17 au 19 octobre derniers. Elle a regroupé des cadres de la Commission de l'UA et des diplomates des missions africaines francophones d'Addis Abeba.