Le CNCE-Geiq réaffirme son implication en faveur de l'alternance
Par Benjamin d'Alguerre - Le 01 mars 2012.
À l'occasion de la rencontre nationale des Groupements d'employeurs pour l'insertion et la qualification (Geiq) du secteur des transports, qui se tient le 15 mars prochain, le Comité national de coordination et d'évaluation des Geiq (CNCE-Geiq) et l'Opca Transports comptent bien réaffirmer, comme chaque année, la volonté de collaboration qui rassemble des deux structures depuis 2008.
Décliné chaque année en conventions d'accompagnement entre l'Opca et les sept Geiq de la branche, cet accord est né de l'observation de la pyramide des âges dans le secteur du transport (routier, maritime, ferroviaire, etc.) et des besoins que les entreprises devaient anticiper. “Face aux nombreux départs en retraite qui surviendront dans les années à venir, les transporteurs se sont vus contraints de favoriser l'intégration de nouveaux arrivants en leur sein", explique Marie-Françoise Rennuit, secrétaire générale du CNCE-Geiq.
Et, de fait, la voie de l'alternance constitue un sas d'entrée privilégié pour tous ceux qui, en situation d'insertion ou de reconversion, font le choix d'une carrière dans le secteur des transports. Avec des résultats encourageants, d'ailleurs, puisqu'en 2011, plus de 5 000 contrats de professionnalisation ont été signés. “Un résultat plutôt en croissance malgré un contexte de crise", selon Marie-Françoise Rennuit. D'autant qu'en moyenne, à l'issue de la formation, le taux d'obtention de qualification s'élève à 85 % et celui de sorties positives de 69 %.
Des chiffres qui tendent à démontrer l'importance du rôle des Geiq dans la sélection, la formation l'accompagnement et, en fin de cycle, l'insertion des alternants par les sept Geiq Transports qui maillent le territoire. Un rôle que ces groupements d'employeurs auraient bien des difficultés à tenir sans l'aide financière de l'Opca Transports, comme l'indique la secrétaire générale : “Les aides publiques ne représentent que 10 % de l'enveloppe totale et les entreprises versent déjà les salaires des alternants. C'est à l'Opca que revient la tâche d'assurer le financement des heures de formation, mais aussi la prise en charge du tutorat et de l'accompagnement."
Cet accompagnement peut, le cas échéant, s'avérer tout autant social que pédagogique. D'ailleurs, les alternants des Geiq Transports présentent une particularité par rapport à d'autres groupements d'employeurs : “Cela peut tomber sous le sens, mais la première étape du contrat de professionnalisation consiste souvent à faire passer les permis appropriés à alternants", précise Marie-Françoise Rennuit. Et les transporteurs de craindre que ces derniers, une fois leur papier rose en poche, ne désertent purement et simplement au profit de la concurrence… “Cela peut se produire, mais il s'agit d'un phénomène marginal", rassure la secrétaire générale du CNCE-Geiq, tout en reconnaissant que sans l'aide financière de l'Opca, les entreprises se montreraient plus frileuses à l'idée d'embaucher ces alternants. Alternants d'un genre très particulier, d'ailleurs, puisque, à la différence de ceux qui intègrent les autres Geiq recensés en France et dont la moyenne d'âge se situe, pour les deux tiers, en dessous de 26 ans, ceux accueillis au sein des entreprises du transport ont une nette tendance à se placer dans une fourchette oscillant entre 26 et 44 ans, voire davantage.
Les groupements d'employeurs pour l'insertion et la qualification
Sous la forme d'associations, les Geiq regroupent des entreprises qui, pour résoudre leurs problèmes de recrutement, se tournent vers les personnes en difficultés d'accès à l'emploi (jeunes sans qualification, demandeurs d'emploi de longue durée, bénéficiaires de minima sociaux, travailleurs handicapés, etc.). Ils les embauchent directement puis les mettent à disposition des entreprises adhérentes, en alternance avec des périodes de formation. C'est pourquoi les salariés des Geiq sont majoritairement embauchés en contrat de professionnalisation ou d'apprentissage.
Les permanents des Geiq assurent le suivi de l'évolution de leurs compétences, mais s'efforcent également de détecter et de résoudre leurs difficultés extra-professionnelles. Ce, dans le cadre de la charte du réseau CNCE-Geiq et du label délivré chaque année aux adhérents. Le réseau compte 180 Geiq et antennes, 310 salariés permanents, 4 300 entreprises adhérentes. Plus de 4 500 contrats ont été signés en 2010 (15 % de plus qu'en 2009), pour 4 millions d'heures de mises à disposition, 1,2 million d'heures de formation. 22 secteurs d'activité sont représentés.