Le rapport Larcher “pour l'emploi et la compétitivité" : au seuil d'une nouvelle réforme ?

“La formation professionnelle : clé pour l'emploi et la compétitivité." Tel est l'intitulé du rapport remis par le sénateur UMP Gérard Larcher au chef de l'État, le 6 avril. “Ce n'est pas la formation qui crée l'emploi. Mais sans formation, aujourd'hui il est clair qu'il est très difficile d'accéder à l'emploi. Il nous faut rendre effectif le droit à la formation tout au long de la vie et créer ses conditions d'exercice", prévient l'ancien ministre du Travail.

Par - Le 16 avril 2012.

Si la négociation interprofessionnelle et le législateur “ont sensiblement fait évoluer notre système de formation au cours de ces dernières années", demeurent “encore trop de blocages, trop d'inertie. Il est temps de franchir une nouvelle étape", juge Gérard Larcher. En somme, passer d'une gestion du chômage à une gestion dynamique de l'emploi.

Le rapport propose de relever trois “défis". En premier lieu, celui des jeunes sans qualification : 160 000 “décrochent" chaque année du système scolaire. “Sans méconnaître les progrès réalisés par les plateformes de rattrapage mises en place par l'Éducation nationale en faveur de 58 000 jeunes", Gérard Larcher croit “indispensable d'ouvrir de nouveaux horizons" par la mise en place d'un “pacte de réussite professionnelle" fondé sur la qualification et la certification. Le second défi est celui de l'accès des chômeurs à la formation, avec la création d'un “contrat formation emploi", offrant aux demandeurs d'emploi une période de formation vers des métiers correspondant aux perspectives d'emploi. “La formation doit être un outil pour développer une meilleure gestion de l'emploi", martèle le sénateur UMP. Enfin, le défi de la compétence comme facteur de compétitivité des entreprises, tant il faut, estime Gérard Larcher, “replacer la formation dans les entreprises sur ses vrais enjeux : c'est un investissement avant d'être une dépense".

La mission que le président de la République a confiée à Gérard Larcher le 27 janvier 2012 portait sur quatre préoccupations majeures : “Orienter de manière efficace la formation professionnelle vers ceux qui en ont le plus besoin, notamment les demandeurs d'emploi ; inciter les entreprises à mieux former leurs salariés en y consacrant les fonds adéquats et en renforçant la place de la négociation collective ; développer la formation professionnelle comme outil de promotion sociale ; et enfin créer les conditions d'une meilleure adéquation entre l'enseignement professionnel et les réalités du monde économique, ce qui implique de renforcer le lien entre la formation initiale et la formation continue."