Malgré une “évolution positive", les organismes de formation privés restent prudents
Par Knock Billy - Le 01 décembre 2012.
En 2011, les organismes adhérents de la Fédération de la formation professionnelle (FFP) ont réalisé un chiffre d'affaires (CA) de 1,423 milliard d'euros, contre 1,316 milliard d'euros en 2010, soit un taux de croissance de 8,1 %. Le produit de l'activité de formation moyen par adhérent est de 3,603 millions d'euros et le chiffre d'affaires médian de 973 450 euros (contre 978 947 euros l'année précédente). “De manière générale, le poids de notre fédération a augmenté en 2011", a commenté Christophe Quesne, directeur de Quilotoa Formation, administrateur de la FFP et co-président de l'Observatoire économique, le 22 novembre dernier, lors de la présentation de la 15e enquête annuelle de l'organisation patronale.
Bien qu'elles représentent le “gros du bataillon", les petites structures (celles dont le CA est inférieur à 750 000 euros), ne contribuent qu'à hauteur de 4,6 % au chiffre d'affaires global. Près de 45 % des adhérents ont un CA compris entre 75 000 euros et 3 millions d'euros. La contribution des ces structures moyennes au CA global est de 18,8 % (soit un peu plus de 267 millions d'euros). Les gros organismes de formation, ceux dont le CA est supérieur à 10 millions, demeurent la locomotive du secteur. Bien que représentant 5,1 % de l'ensemble des prestataires privés, ils ont réalisé 62,5 % du produit de l'activité de formation privée (soit près de 890 millions d'euros). “En 2010, ils représentaient 59 % du CA global. Leur poids est croissant et ils tirent la croissance générale de notre fédération", a indiqué Sylvie Petitjean, directrice de Crept formation, présidente de la FFP Midi-Pyrénées et co-présidente de l'Observatoire.
Trois catégories de commanditaires
La majorité (960 millions d'euros, soit 67,5 %) du CA des organismes de formation privés provient de fonds privés : notamment les actions liées au plan de formation (45,5 %), au contrat de professionnalisation (11,2 %), et les inscriptions de particuliers. La part provenant des fonds publics représente 22,8 % (soit 325 millions d'euros). Elle concerne la formation des demandeurs d'emploi (12,4 %) et les prestations d'accompagnement (10,4 %). Avec 138 millions d'euros (9,7 %) de participation, l'apprentissage est le troisième contributeur au CA du marché de la formation professionnelle privé.
Les organismes de formation privés ont accueilli 66 % de salariés (envoyés par leurs entreprises), 27 % de demandeurs d'emploi (800 000 stagiaires sur financement public), 4 % particuliers à propres frais (120 000 stagiaires) et 3 % de contrats de professionnalisation (90 000 stagiaires).
Trois domaines d'offre dominent le marché : les formations à des métiers spécifiques (50,4 %), celles au marketing, commercial et à la communication (43,3 %) et les formations au management et au développement personnel (43,3 %). “Concernant les domaines de formation, il n'y a donc pas de différence avec les données de 2010. Un adhérent sur trois (30,7 %) travaillent sur l'un des axes de la commande publique (les formations générales préprofessionnelle et d'insertion), et les langues sont proposées par plus d'un prestataires sur trois (36,2 %)", a précisé Sylvie Petitjean.
Chercher la croissance à l'étranger
Au total, 15 % (soit une soixantaine) des adhérents de la FFP ont des activités à l'étranger : 11 % ont des implantations dont 6 % dans plusieurs pays et 5 % dans un seul autre pays. “Nous sommes dans la logique de partenariats développés depuis quelques années. Le développement à l'étranger est une tendance forte à la FFP depuis quelques années", a-t-elle commenté. “Les sociétés qui sont les plus en croissance sont celles qui, notamment, sont ouvertes sur l'étranger. Au sein de la fédération, nous avons l'ambition d'aller chercher la croissance à l'international, si elle n'est pas en France", a ajouté Christophe Quesne. “Les organismes français ont un savoir-faire à exporter. Pour certains d'entre ceux qui travaillent à l'étranger, la part de l'international dans leur CA global représente jusqu'à 15 %", a précisé Emmanuelle Pérès, déléguée générale de la FFP. L'organisation dispose d'une commission international, qui encourage les organismes travaillant à l'international à un partage d'expériences. Celle-ci, “grâce aux missions menées à l'étranger, prodigue des conseils aux adhérents souhaitant s'ouvrir à l'international. Nous bénéficions d'un partenariat avec UBI France, qui nous aide à co-construire des missions d'investigation sur des opportunités d'activité à l'étranger", a expliqué Christophe Quesne.
Ainsi, en 2011, la commission a mené des missions en Pologne et en Roumanie, puis au Brésil. En 2012, la FFP a participé à une rencontre à Denver (Colorado, États-Unis). D'autres missions sont prévues en 2013 à Dallas (Texas). “Une enquête, dont les résultats seront bientôt connus, nous permettra de mieux connaître les implantations à l'étranger de nos adhérents, leurs besoins et comment les accompagner."
Pour 2012, la FFP estime à 1,427 milliard d'euros (soit 0,3 %) le CA de ses adhérents. La situation économique actuelle dicte une certaine prudence dans les prévisions 2012. Les petits organismes prévoient une croissance de 2,73 % et 1,05 % pour les plus gros. Pour les moyens, elle prévoit une croissance négative : - 3,62 %. “Ce sont majoritairement ceux qui travaillent sur la commande publique", a précisé Emmanuelle Pérès. Pour 2013, 39 % (contre 27 % aujourd'hui) prévoient une stabilité, alors que pour 28 % (contre 19 %) ce sera une croissance comprise entre 0 % et 5 %. “C'est la prudence qui prévaut au sein des adhérents de la FFP", a indiqué Christophe Quesne.
Près de 85 % des organismes privés redoutent une intensification de la concurrence, alors que pour 76 % sont plutôt préoccupés par le “pouvoir de négociation des clients".
K. B.
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