Obligation légale ou “protection des transitions"

Par - Le 16 décembre 2012.

Clôturant les dixièmes rencontres du Fffod, le 21 novembre, Michel Théry, ancien directeur du Céreq, est revenu sur l'influence de l'obligation fiscale sur les dépenses de formation des entreprises, alors que le taux de participation persiste à plafonner à un peu moins de 3 % de la masse salariale, et ce, depuis 1971. Pourtant, il apparaît “que les entreprises, lorsqu'elles forment leurs salariés, réalisent des gains de productivité apparente du travail, dont seulement une faible part est reversée aux salariés". Et d'en conclure : “Il existe donc, hors de l'obligation fiscale, un véritable intérêt à agir dans le domaine de la formation des salariés." Une situation, cependant, où l'on constate un hiatus en fonction de la taille de l'entreprise. Alors que, dans l'ensemble, les grandes structures forment, les PME suivent difficilement, le plus souvent faute de services formation ou RH en leur sein. “Au-delà de l'activité repérée comme une action de formation des salariés, il est probable que la qualité des expériences acquises dans le travail importe au moins autant que la formation elle-même. Ce sujet est délicat à appréhender", en conclut Michel Théry. A contrario, le congé individuel de formation (rarement utilisé) est perçu, par ceux qui en bénéficient, “comme un facilitateur de transitions professionnelles. Les candidats sont deux fois plus nombreux que les rares élus", note l'ancien directeur du Céreq, qui en déduit que “si de nouvelles obligations fiscales ou sociales peuvent avoir leur utilité, c'est plus dans la protection des transitions de ceux qui y sont exposés que dans le financement du plan de formation des entreprises".