Orientation - Gérard Larcher appelle à une réforme “radicale" du système

Par - Le 16 décembre 2012.

Tous les sénateurs qui se sont succédé à la tribune le 4 décembre dans le cadre d'un débat sur l'emploi, la formation et la qualification des jeunes, en ont convenu : l'insertion professionnelle des jeunes doit être repensée. Gérard Larcher, ancien ministre délégué à l'Emploi [ 1 ]Gouvernement de Dominique de Villepin (2005-2007). , a rappelé que leur taux de chômage a atteint 22,7 % au second trimestre de cette année, soit plus de deux fois le taux moyen national. “C'est une constante, que ce multiplicateur par 2,2 : un chiffre brutal et permanent", a-t-il pointé, ajoutant que le taux était d'autant plus élevé que le niveau de qualification était bas : 9 % pour les diplômés du supérieur, 22 % pour les bacheliers ou les titulaires d'un CAP ou BEP, et 46 % pour les non diplômés, “chiffre terrible !"

Des Cités des métiers régionales

Le sénateur des Yvelines a estimé qu'il fallait “renforcer l'action en faveur d'une orientation professionnelle plus en lien avec le monde économique, ouverte à tous et tout au long de la vie" et que la solution devait passer par une amélioration “radicale" du système d'orientation. “La mise en place du SPO doit se poursuivre par la création de véritables plateformes de l'orientation, à l'instar des Cités des métiers, lieux uniques, qui émergent peu à peu dans les départements et les régions", a-t-il demandé. En somme, des “Cités des métiers régionales", chargées de “l'animation concrète de structures labellisées SPO, de la fourniture de ressources, de l'élaboration de pratiques professionnelles communes à l'ensemble des structures".

Un “droit à une seconde chance de formation"

D'autre part, rappelant que 140 000 jeunes “décrochent" chaque année sans diplôme ni qualification, et faisant référence au plan de lutte contre le décrochage scolaire présenté le jour même par Vincent Peillon, l'ancien président du Sénat a appelé de ses vœux un “droit à une seconde chance de formation."

Il a rappelé que diverses initiatives coexistaient sur le terrain (Centres de l'Épide [ 2 ]Établissement public d'insertion de la défense, Écoles de la seconde chance, Écoles de production3, etc.) et a proposé qu'“un maillage territorial étroit" soit mis en place “dès à présent", au moyen d'un “pacte de réussite professionnelle". Il s'agirait d'une convention régionale entre Pôle emploi, le Rectorat et la Région, afin d'établir les responsabilités de chaque partenaire. “Une telle voie, que je considère de réussite sociale, professionnelle et humaine, serait destinée à tous les jeunes sortis du système éducatif sans qualification suffisante." Le dispositif, piloté par les Régions, “favoriserait une meilleure coordination et une plus grande synergie. L'objectif est d'insérer rapidement tous les jeunes, dès leur inscription à Pôle emploi ou dans une Mission locale, dans une formation qualifiante et certifiante". Il a jugé que les financements existants seraient suffisants s'ils étaient mieux orientés et ciblés, “notamment pour l'apprentissage, avec la réorientation de la taxe afférente, que je souhaite voir affecter prioritairement sur les niveaux de formation IV et V. Aujourd'hui, la taxe d'apprentissage n'est pas destinée à celles et ceux qui en ont le plus besoin".

Notes   [ + ]

1. Gouvernement de Dominique de Villepin (2005-2007).
2. Établissement public d'insertion de la défense