PROPRETÉ Le dispositif “Clés en main", relais des “Écrits professionnels"

Davantage axé sur l'évolution professionnelle du salarié bénéficiaire que sur une stricte adaptation au poste, il offre la possibilité d'une certification. Tels sont, selon Françoise Cognasse, responsable de projets à Opcalia Propreté ^{[ 1 ]}Département dédié né de l'absorption de Faf Propreté par Opcalia suite à la réforme de la formation. Il a d'ailleurs pour le moment conservé l'ancien intitulé sur son site, www.faf-proprete.fr , les atouts de “Clés en main", le dispositif de formation aux savoirs de base qui a pris la suite des “Écrits professionnels" mis en place dans la branche pendant plus d'une décennie.

“La démarche Écrits professionnels a été mise en place en 1998 dans la branche, rappelle-t-elle. Elle correspondait à une forte volonté des partenaires sociaux de permettre à un grand nombre d'accéder aux savoirs « lire, écrire, compter », qui sont la clé de l'évolution professionnelle." Il a été suivi par 3 500 salariés entre 1999 et 2010. Financé en partie par l'État au travers d'un Edec (engagement de développement de l'emploi et des compétences), par le FSE (Fonds social européen), par les Conseils régionaux et par le Fup (Fonds unique de péréquation), devenu entretemps le FPSPP (Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels), Écrits professionnels mobilisait 21 % des fonds de la professionnalisation en 2009, d'après Opcalia Propreté. C'est-à-dire 4,5 millions d'euros cette année-là. “Entre 2006 et 2009, le dispositif est monté en puissance avec une augmentation de 400 % des stagiaires", précise Françoise Cognasse.
Le principe des formations était alors de s'appuyer sur des situations vécues sur le lieu de travail, pour permettre aux salariés ayant des difficultés d'améliorer leur niveau par le biais d'un enseignement “contextualisé" basé sur les supports présents dans l'entreprise (cahiers de liaison, fiches de sécurité, etc.).

“Dimensions concrètes"

C'est au premier semestre 2011 que les Écrits professionnels ont été remplacés par le dispositif Clés en main, lui aussi financé en partie par le FSE et le FPSPP. “En douze ans, la prise en compte des besoins des entreprises et des salariés a fait évoluer cette formation vers des savoirs moins scolaires et directement liés aux situations professionnelles. De plus, la mise en place des CQP, fin 2006, a révélé les dimensions concrètes de l'activité professionnelle et valorisé les nouvelles compétences-clés des métiers et les savoirs généraux et appliqués qui sont mobilisés", explique la responsable de projet.
Clés en main a été élargi à l'ensemble des savoirs appliqués des métiers de la propreté. “Pour construire notre référentiel des compétences-clés, nous avons analysé les référentiels d'activité de quatre CQP propreté, en lien avec celui des compétences-clés en situation professionnelle (RCCSP) ^{[ 2 ]}Téléchargeable à l'adresse www.anlci.gouv.fr/?id=editions mis à disposition des branches par l'ANLCI."

Ainsi, la nouvelle formation propose aux salariés qui en ont besoin de revoir quatre “savoirs généraux" (lecture, écriture, calcul, repérage dans l'espace et dans le temps), associés à six “savoirs appliqués" : les savoirs numériques et technologiques, les attitudes et comportements, les gestes, postures et observation, l'univers réglementaire et l'ouverture culturelle. Ce, donc, pour les métiers d'agent de service, d'agent machiniste classique, de chef d'équipe, de laveur de vitres avec échafaudage et d'agent de rénovation.

600 candidats engagés dans la démarche

Pour mettre en place Clés en main, “nous avons mobilisé des responsables de nos agences, la responsable de l'Observatoire des métiers, un formateur technique et des formateurs linguistiques, détaille Françoise Cognasse. Le travail a été coordonné par un consultant auquel a fait appel Opcalia Propreté, qui est également chargé d'animer notre réseau d'organismes de formation". Le référentiel a été validé en mars 2011 par la CPNEFP (Commission paritaire nationale de l'emploi et de la formation professionnelle) de la branche. Les formations ont débuté en avril et les épreuves ont été validées en décembre. “La CPNEFP va prochainement étudier les évaluations de 53 candidats. 600 salariés sont engagés dans la démarche depuis avril 2011. À ce stade de l'expérimentation, la durée du processus n'est pas encore totalement stabilisée, la formation et les évaluations en continu représentent, actuellement, 290 heures par stagiaire."

Une certification à la clé

La formation Écrits professionnels durait 250 heures et n'était sanctionnée que par une attestation de formation. La formation Clés en main débouche sur une certification de la branche propreté : le “certificat de maîtrise des compétences-clés de la propreté".
L'Opca précise cependant que l'obtention de ce certificat ne constitue pas un pré-requis pour accéder aux CQP de la branche.

Un réseau de 55 organismes de formation

L'implication du réseau d'organismes de formation, réparti sur tout le territoire, est une des forces de ce dispositif : 55 organismes habilités, un réseau coordonné, piloté et formé par l'Opca depuis la mise en œuvre des Écrits professionnels. Ils sont réunis trimestriellement pour échanger sur leurs pratiques. Pour faire partie du réseau, ils s'engagent à mutualiser et capitaliser leurs supports pédagogiques au sein d'une base de données qui est à la disposition de tous, explique François Cognasse. Selon elle, “ce partenariat est la clé de voûte de la réussite du dispositif. Les organismes de formation ont su s'adapter à l'évolution de la démarche et sont chargés de mettre en œuvres les épreuves du certificat qui sont pré-établies par la branche professionnelle".