Quels achats de formation pour les entreprises ?
Par Benjamin d'Alguerre - Le 01 avril 2012.
Que veulent les entreprises en matière de formation ? Qui forment-elles et comment ? Quelles méthodes de formation recueillent leurs suffrages et ceux de leurs collaborateurs ? Et quelle place font-elles à ces dispositifs à la marge que sont la VAE ou le Dif ? Éléments de réponses, lors de la matinée de réflexion sur ce thème, organisée par Centre Inffo le 13 mars dernier.
“Chez BNP Paribas, près de 80 % des salariés accèdent à la formation et 60 % des Dif sont utilisés", a affirmé Patrick Portais, responsable formation France pour le groupe bancaire, ajoutant que la culture de la formation y est “particulièrement forte". Mais si BNP Paribas accorde autant d'importance à la formation, c'est aussi dans le cadre d'un contexte particulier dans lequel “les banques sont très chahutées". “Le travail sur le professionnalisme bancaire constitue un enjeu particulièrement important, a-t-il expliqué, aussi, le domaine de la formation a été défini comme prioritaire cette année." Deux axes stratégiques ont d'ailleurs été arrêtés par le géant bancaire afin de coller au mieux à ses besoins, à savoir les formations transversales et intra-entreprise. Et parmi les domaines de formation plébiscités par les collaborateurs de la BNP, se trouvent aujourd'hui le management, mais également le développement personnel, un secteur qui a le vent en poupe.
Ce même thème représente 20 % des formations dispensées au sein de GDF-Suez, il est vrai loin derrière les apprentissages liés aux métiers pratiqués dans le groupe (70 % des formations effectuées, dont la moitié liées à des questions de sécurité). Mais cette grande entreprise, elle aussi, connaît la crise, comme l'a avoué Sylvain Humeau, responsable du centre d'expertise du groupe. “Nos budgets formation souffrent des conséquences de la crise économique, a-t-il souligné, cette situation a bien sûr un impact sur nos stratégies de formation."
Priorité aux formations-métier
Alors, certes, BNP Paribas et GDF Suez constituent de grands groupes, mais quelles problématiques rencontrent les PME et TPE consommatrices de formation ? Pour Maude Fagot, d'Agefos-PME Île-de-France, les premières préoccupations des petites et moyennes entreprises concernent essentiellement les formations-métier, de préférence qualifiantes. “L'informatique, les langues et les ressources humaines constituent le Top 3 des formations demandées par les PME", a annoncé Maude Fagot. Même constat du succès des formations-métier du côté de l'autre Opca interprofessionnel, Opcalia. Olivier Gauvin, directeur du pôle territoires et petites entreprises au sein de la délégation francilienne de l'organisme collecteur, a ainsi indiqué que 41 % des formations financées par son Opca concernaient des entreprises de dix salariés et moins. Quant au public concerné, “il a en moyenne entre 35 et 45 ans et occupe généralement des fonctions d'encadrement", a-t-il précisé.
Concernant les tendances pédagogiques, le présentiel demeure plébiscité par les entreprises, quelle que soit leur taille. Pourtant, les tentatives d'introduire des éléments de e-learning ne manquent pas. “Depuis 2003, Opcalia promeut autant que possible la formation à distance, notamment en matière de bureautique", a annoncé Olivier Gauvin. Une manière de permettre aux TPE d'accéder à des formations auxquelles elles n'avaient que peu recours, mais aussi d'optimiser les sessions, sans risque de les voir annulées par manque de participants. Une stratégie que partage Agefos-PME, même si, a exposé Maude Fagot, “les TPE sont parfois réticentes face aux nouvelles technologies, par méconnaissance de ces dernières".