Raymond Vatier :{ “Il faut supprimer l'obligation de dépense en formation continue !" }

Par - Le 01 janvier 2012.

Préfacé par Michel Rocard, La formation continue : utopie en 1970, urgence en 2012[ 1 ]Paris : éd. EMS, 2011, 246 p., le nouvel ouvrage du directeur délégué à l'orientation et à la formation continue au ministère de l'Éducation nationale de 1970 à 1974, contient quelques propositions de réformes “pour la prochaine décennie".

Parmi elles, la suppression de l'obligation de dépense en matière de formation continue... D'après celui qui contribua à la création du Centre d'études supérieures industrielles (Cési) et de l'Institut international de l'audit social (IAS), “tout équipement nouveau s'accompagne d'un besoin de formation. L'un et l'autre relèvent de la même action d'investissement. Le reconnaître comme tel aurait un effet plus positif et incitatif que l'actuelle règle d'obligation de dépense de formation, souvent vue comme une taxe parmi d'autres. Il convient donc d'obtenir le classement des coûts de formation des entreprises en dépense d'investissement et de supprimer l'obligation de dépense".

L'ancien collaborateur de Jaques Delors propose également la création d'un Conseil supérieur de l'éducation permanente (comparable au Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche) et d'une instance de concertation entre les partenaires sociaux, Pôle emploi, l'Onisep et le Céreq en matière de formation continue. Ces deux nouvelles structures permettraient selon lui de palier la “discontinuité ministérielle".

Autre idée, la création d'une direction de l'orientation et de la formation continue au sein du ministère de l'Éducation nationale et la création d'un organisme d'ingénierie pédagogique “à l'image de ce que fut l'Adep". Avant sa suppression au début des années 1990, l'Agence nationale pour le développement de l'éducation permanente joua un grand rôle aux premiers temps de la décentralisation de la formation professionnelle continue en fournissant des éléments d'analyse et de réflexion aux responsables de l'État et des Régions.
Il propose également une meilleure mise en avant des actions de formation d'adultes de l'Éducation nationale et un renforcement de la recherche sur l'histoire et les pratiques de la formation d'adultes.

Raymond Vatier revient sur ce qui a pu bloquer, au sein du ministère de l'Éducation nationale, lorsque au début des années 1970, était évoquée l'idée d'un droit à la formation des adultes. Les ministres ne restant pas en poste assez longtemps (cinq se sont succédé entre 1968 et 1973 !), il évoque notamment la “lourdeur des procédures administratives pour l'appareil scolaire rarement compatible avec les réalités dans lesquelles se déroule l'action des conseillers en formation continue".

Pour cet auteur de nombreux ouvrages sur la formation continue, l'expérience qu'il a pu vivre au moment où naissait l'idée de formation continue permet d'éclairer les défis de demain. Il revenait sur son expérience dans un précédent ouvrage : Ouvrir l'école aux adultes.

Notes   [ + ]

1. Paris : éd. EMS, 2011, 246 p.