Accessibilité - La sénatrice Claire-Lise Campion préconise un “plan d'ensemble pour assurer la formation des acteurs"
Par Philippe Grandin - Le 16 mars 2013.
Dans son rapport intitulé “Réussir 2015", remis en mars au Premier ministre, Claire-Lise Campion, sénatrice de l'Essonne, considère qu'il “faut une impulsion politique forte" en matière d'accessibilité des personnes handicapées au logement, aux établissements recevant du public, aux transports, à la voirie et aux espaces publics.
Parmi les quatre orientations visant à sensibiliser et mobiliser les acteurs publics sur cette thématique, figure l'adoption d'un “plan d'ensemble pour assurer la formation des acteurs".
Ce rapport entend “faire le point sur l'état d'avancement de l'accessibilité en France" et proposer des solutions qui permettront de répondre le mieux possible aux attentes légitimes suscitées par la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la
participation et la citoyenneté des personnes handicapées. En premier lieu, Claire-Lise Campion souligne que “plusieurs dizaines de formations diplômantes doivent appliquer un référentiel accessibilité, mais il n'existe pas d'évaluation globale de leur application". Certes, “les architectes sont en principe formés aux règles d'accessibilité". Mais un autre rapport, remis au ministère de la Culture le 1er février dernier, montre que cet enseignement n'est guère valorisé. “Selon ce document auquel seules 13 écoles d'architecture (sur 23) ont répondu, la formation à l'accessibilité se borne, pour 12 d'entre elles, à une simple présentation de la réglementation. Une seule met clairement en avant les principes de qualité d'usage dans son cursus", relève la sénatrice.
En outre, dans le secteur des transports, “les personnels ne sont pas suffisamment formés pour communiquer avec les personnes en situation de handicap, tant aux guichets au moment où une personne handicapée souhaite réserver une place pour personne handicapée qu'en gare pour renseigner clairement les personnes handicapées mentales ou pour permettre de détecter, du fait de son comportement, une personne handicapée psychique". Malgré la mise en œuvre de certains dispositifs de formation dans le secteur du bâtiment et de l'artisanat, ou à l'école nationale des Ponts et chaussées, “il apparaît un manque de structuration et d'engagement
des pouvoirs publics sur la question de la formation, qui nécessite d'être prise à bras le corps", estime Claire- Lise Campion. C'est pourquoi elle propose aussi de mieux structurer et évaluer le dispositif de formation prévu par la loi de 2005 en l'organisant autour d'un plan des métiers de l'accessibilité.
Philippe Grandin