La DGEFP insiste sur le rôle primordial des Régions
Par Béatrice Delamer - Le 01 juillet 2013.
Les 4es Rencontres Céreq-Dares- Réseau des Carif-Oref se déroulaient cette année à Rennes, le 6 juin dernier. Emmanuelle Wargon, déléguée générale à l'emploi et à la formation professionnelle (DGEFP), est intervenue en tant que “grand témoin",
devant une salle comble.
Elle a d'abord plaidé pour la “coopération de tous les acteurs" de la formation professionnelle, détaillant “la nécessaire transversalité d'une filière à l'autre, avec transfert des compétences". Emmanuelle Wargon s'est appuyée sur l'exemple de l'automobile et de l'aéronautique, en mettant en avant des connaissances communes
indispensables, un socle commun de compétences susceptible de faciliter l'employabilité des salariés qui pourraient passer d'une fi lière à l'autre. Certes, une “acculturation" sera nécessaire, car la transversalité entre filières, préconisée par différents intervenants, est encore au stade de projet. Elle a insisté sur la nécessité de s'appuyer sur l'expertise des Régions, qui doivent “infuser" la réflexion nationale en matière de formation professionnelle.
Elle a également évoqué les échéances à venir, avec deux lois concernant la formation professionnelle au cours du deuxième semestre 2013. Ainsi, la partie concernant la formation professionnelle de l'“acte III de la décentralisation" – qui devrait être examinée à l'automne – se fera à partir du principe de “coopération État- Région". _ Emmanuelle Wargon a aussi fait part d'un souhait : le renforcement des Comités de coordination régionaux de l'emploi et de la formation professionnelle. “Le CCERFP qui est une instance d'échanges, devrait se transformer en une instance de codécision." Quant à la loi sur la
formation qui devrait voir le jour à la fin de l'année, la déléguée générale a estimé que le compte personnel de formation (CPF) en serait l'un des thèmes principaux, car il faut lui donner “corps et financement".
“De ces deux démarches doit sortir une réponse : comment orienter la formation pour ceux qui en ont le plus besoin ?", a insisté Emmanuelle Wargon, rappelant que François Hollande avait demandé aux professionnels de la formation de se pencher sur le problème des emplois non pourvus, au moment où les chiffres du chômage sont toujours en hausse.
“Quels sont les besoins de l'économie ? Comment y répondre ?
Comment orienter les personnes vers une activité durable, dans le cadre de parcours viables ?", a-t-elle interrogé. Les enjeux des futures lois sur la décentralisation et la formation professionnelle sont posés.
Claire Padych
DES EMPLOIS AIDÉS SUPPLÉMENTAIRES
262 000 contrats aidés, dont 92 000 supplémentaires… Telle est la programmation pour le deuxième semestre − entrée en application, ce 1er juillet −, objet de la circulaire DGEFP n° 2013-09, datée du 5 juin.
La déléguée générale Emmanuelle Wargon rappelle aux services déconcentrés qu'il faut maintenir un “haut niveau de prescription" pour amortir les effets du marché du travail, mais elle leur demande aussi de “poursuivre le mouvement d'allongement de la durée moyenne des contrats aidés à douze mois afin d'organiser des parcours d'insertion et de qualification de qualité".
La déléguée indique qu'une partie de l'enveloppe doit être consacrée
à “l'accroissement des moyens humains au sein des établissements publics locaux d'enseignement contribuant à l'objectif de renforcement
de la présence d'adultes auprès des élèves". La circulaire détaille les enveloppes “physicofinancières" des 262 000 contrats
uniques d'insertion CAE (contrats d'accompagnement dans l'emploi),
hors Éducation nationale, programmés par région. Elles sont de 479
millions d'euros pour les crédits de paiement. Pour ce qui concerne
les 25 000 contrats uniques d'insertion - CIE (contrat initiative-emploi), les enveloppes sont de 28 millions d'euros (crédits de paiement). La circulaire insiste pour que les services travaillent en “étroite collaboration" avec les Rectorats et Pôle emploi et que les prévisions des nouveaux recrutements pour l'année scolaire 2013-2014 soient “dans la mesure du possible prévus dès début juillet avec une date d'embauche qui intervienne si possible en septembre".
Elle précise que la date d'embauche peut être avancée si des actions de formation sont prévues au cours de l'été, ou pour assurer la continuité de service des auxiliaires de vie pour les élèves handicapés.
Béatrice Delamer