Le Fongecif Centre et la Région, partenaires pour la promotion de la VAE et des emplois qualifiés

Par - Le 16 novembre 2013.

La célébration des 30 ans du Fongecif de la région Centre a été l'occasion de mettre l'accent sur la
problématique − d'actualité − de la formation des demandeurs d'emploi. Et aussi, les deux étant liées,
sur celle de la place du Conseil régional.

Le Fongecif est un maillon significatif
du dialogue social. Depuis trente ans,
les 26 Fongecif en France ont permis
à 5 millions de salariés d'agir sur
leur avenir et de construire leur projet
professionnel afin de sécuriser leur parcours", a
déclaré Jean-François Laleuf, président
du Fongecif Centre, à l'occasion des 30
ans de cet organisme paritaire, célébrés le
24 octobre à La Chapelle-Saint-Mesmin,
près d'Orléans.

En 2012, le Fongecif Centre a reçu
7 000 appels pris en charge par les
chargés d'information et d'orientation,
et réalisé 5 500 entretiens individuels.
Autres chiffres : 2 122 projets ont été
financés, soit 1 493 congés individuels
de formation (Cif ), 704 bilans de
compétences et 95 validations des acquis
de l'expérience (VAE). Le montant de
la collecte 2012 s'élève à 22,5 millions
d'euros. “En trente ans, nous avons
accompagné 120 000 salariés dans la
réalisation de leur projet professionnel, et
financé 40 000 projets à hauteur de 491
millions d'euros, soit 22 millions d'heures
de formation", a fait valoir Jean-François
Laleuf.

De son côté, Philippe Dole de
l'Inspection générale des affaires sociales
(Igas), a rappelé par vidéo interposée que
“le positionnement des Fongecif en France a
contribué à l'avènement des reconversions
professionnelles, à la promotion sociale,
et à la mobilité choisie". Les Fongecif,
a t-il ajouté, “sont cités dans les éléments
de réforme aujourd'hui. Leur place est
reconnue". Au sujet des bénéficiaires
d'un congé individuel de formation,
il a considéré : “Quand on est menacé
dans son emploi, la question de l'après
emploi est angoissante et les personnes se
sentent en isolement. Le fait de témoigner
que ces mêmes personnes ont réussi à
trouver un nouvel avenir, à gérer une
mobilité professionnelle et à opter pour
une situation qui permet de recouvrer une
forme de reconnaissance, est essentiel. Le
Cif permet de rester dans un processus de
flux, c'est-à-dire de rester ancré dans le
mouvement d'emploi sur le marché du
travail."

Pour les demandeurs d'emploi
post-CDD


Les 30 ans ont été également l'occasion
pour le Fongecif Centre de présenter les
divers partenariats dans lesquels il s'est
engagé. Depuis 2010, une convention
régionale signée avec Pôle emploi se
traduit par un certain nombre d'interventions,
notamment en faveur des
demandeurs d'emploi post-CDD. “En
2012, nous avons diffusé par mail 5 000
informations au sujet du Cif-CDD, puis
réuni les demandeurs d'emploi intéressés
par la création d'un projet professionnel
dans ce cadre", a indiqué Jean-Marc
Vermorel, directeur régional de Pôle
emploi Centre. “Au delà du Cif-CDD,
nous avons financé, à hauteur de 180 000
euros, des formations en complément de
celles déjà réalisées par les bénéficiaires,
soit 166 aides individuelles à la formation
(AIF) en 2012, et actuellement 127 pour
l'année en cours." Un autre partenariat
conclu avec la Direccte en 2008 permet
un cofinancement du Cif dans le cadre
du Fonds social européen (FSE) en
faveur des salariés des TPE-PME de
niveau de qualification IV au maximum.
À ce titre, Dorine Gardin, gestionnaire
du FSE en région à la Direccte, a rappelé
que “cela constitue un axe prioritaire
pour l'État, et dans cette perspective, nous
avons fléché des crédits sur les mutations
économiques et la sécurisation des parcours
professionnels". “Nous souhaitons,
a-t-elle ajouté, développer la prise en
compte par les salariés de leur parcours
professionnel et le Cif est l'aboutissement
de ce cheminement." Dans la cadre de
la convention, l'abondement FSE “doit
porter sur des publics cibles, à savoir les
faibles niveaux de qualification, surtout
les femmes, et les seniors, en particulier les
demandeurs d'emploi". La contribution
FSE 2007-2013 “qui court jusqu'en 2014
représente 7 millions d'euros attribués au
Fongecif pour la mise en oeuvre de Cif supplémentaires".
Par ailleurs, le Fongecif
Centre et l'Agefiph ont rapproché leurs
services respectifs en 2012 en faveur
des publics menacés dans leur emploi
suite à un problème de santé (victime
d'accident du travail ou de maladie professionnelle).

“L'enjeu de notre coopération
est de permettre aux personnes concernées
de bénéficier de l'ensemble des dispositifs de
droit commun et d'un travail d'accompagnement
concerté", a fait valoir Christelle
Pean, déléguée régionale Agefiph Centre.

“Il faut élaborer de justes
formations"


Le partenariat Région-Fongecif Centre
repose quant à lui sur la promotion de la
VAE auprès de tout public (le Fongecif
est d'ailleurs point relais conseil en
VAE depuis 2013 pour le Loiret) et sur
le développement du secteur sanitaire
et social (cofinancement du diplôme
d'état d'infirmière jusqu'en 2013,
par exemple). “Il nous faut emmener
ensemble les personnes vers des voies
porteuses d'avenir", a considéré Isabelle
Gaudron, vice-présidente du Conseil
régional, déléguée à la formation tout
au long de la vie, à l'apprentissage et
à la formation professionnelle. “En ce
sens, nous avons défini des priorités sur
les services à la personne et les mutations
industrielles. De plus, dans le cadre de
l'acte III de la décentralisation, qui
renforcera notre rôle de chef de file sur
la formation, nous souhaitons travailler
avec l'ensemble des financeurs, dont le
Fongecif fait partie, sur le problème des
contenus de formation. Il faut élaborer de
justes formations, c'est-à-dire adaptées à
la personne et qui permettent une bonne
utilisation des fonds de la formation
(formations plus courtes et de qualité). Il
est donc nécessaire de se mettre d'accord sur
les exigences de qualité et construire une
charte pour être plus cohérents vis-à-vis
des organismes de formation", a conclu
Isabelle Gaudron.

Sur ce dernier point, Pierre Possemé,
administrateur (Medef ) du Fonds
paritaire de sécurisation des parcours
professionnels (FPSPP), a confirmé cette
démarche : “Nous travaillons actuellement
sur l'offre de formation et à ce titre, nous
devons nous rapprocher les uns des autres
pour déterminer la meilleure offre au
meilleur prix."

Un puissant levier de
qualification


Les 30 ans ont également été l'occasion
pour Jean-Marie Bastiani, directeur du
Fongecif Centre, de présenter la dernière
étude de l'Observatoire des transitions
professionnelles, outil partagé par huit
Fongecif (Alsace, Bretagne, Centre,
Île-de-France, Nord-Pas de Calais,
Pays-de-la-Loire, Provence-Alpes-Côte
d'Azur, Rhône-Alpes). Cette étude
montre comment le Cif permet de faire
progresser les parcours professionnels
et les sécurisent, éloignant certains
salariés du chômage. “Il s'agit d'une
approche métiers en réponse aux mutations
économiques. Selon le Bureau international
du travail (BIT), les salariés changent en
moyenne trois fois de métier dans leur
parcours professionnel", a fait remarquer
Jean-Marie Bastiani.

L'étude analyse les parcours de
4 137 salariés sortis de Cif en 2010
et interrogés par l'Ipsos en 2012. Sur
les 4 137 parcours observés, près de 6
salariés sur 10 ont obtenu leur examen
et se trouvent en activité professionnelle,
dans le domaine d'activité qu'ils
recherchaient précisément. En outre,
94 % de salariés ont réussi leur examen
de fin de formation et 91,5 % d'entre
eux étaient en activité professionnelle
un an après leur congé. Pour les salariés
initialement les moins diplômés, tout
particulièrement ceux qui n'ont aucun
diplôme, le Cif offre un puissant levier
de qualification : 97 % des salariés
non diplômés obtiennent un premier
diplôme grâce au Cif. Pour les salariés
initialement en CDD, il permet l'accès
à un CDI : 50 % des salariés Cif-CDD
voient leur situation professionnelle se
sécuriser, soit à travers une embauche
en CDI (38 %), soit par une création
d'entreprise (12 %). Pour les salariés des
catégories socioprofessionnelles (CSP)
initialement les moins élevées, le Cif
permet une promotion sociale : 57 %
des manoeuvres et ouvriers spécialisés
connaissent une progression de CSP.
Enfin, l'emploi post-Cif est en lien
avec la formation dans 87 % des cas
pour les salariés qui se sont formés dans
leur domaine d'emploi initial. De leur
côté, les salariés qui se sont formés dans
un nouveau domaine ont été 60 % à
l'intégrer après la formation. Une autre
partie s'est insérée dans des domaines
très proches et connexes au domaine de
leur formation ou certaines compétences
peuvent être transférables.