Pour la nouvelle CCI de région Paris Île-de-France, l'apprentissage “doit être une priorité politique"

Par - Le 16 janvier 2013.

Elle est née ce 1er janvier 2013. La Chambre de commerce et d'industrie de région Paris-Île-de-France regroupe désormais les six CCI départementales [ 1 ] Paris, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, Val-d'Oise, Versailles-Yvelines. et les deux territoriales (Seine-et-Marne et Essonne) préexistantes. Son territoire couvre celui de la région, soit 789 000 entreprises, employant 6 millions de salariés. Elle est dirigée par Pierre-Antoine Gailly, jusqu'alors président de la CCIP (Paris).

C'est en application de la loi de réforme des CCI adoptée en 2010, que les chambres de commerce et d'industrie d'Île-de-France ont créé ce nouvel établissement public, dont sont membres 98 chefs d'entreprise, élus pour cinq ans, issus d'entreprises de tous secteurs des huit départements. “Nous avons des obligations envers les entreprises, les territoires et les jeunes vis-à-vis desquels nous nous positionnons en entreprise de services", indique Pierre-Antoine Gailly.
La CCI revendique la place de premier formateur et de premier collecteur pour l'apprentissage d'Île-de-France.

Avec 17 500 apprentis, elle a une expérience reconnue dans cette voie de formation qu'elle développe dans toutes ses écoles, du CAP au bac + 5. Pour Pierre-Antoine Gailly, “l'apprentissage doit être une priorité politique et conserver une place centrale dans le système éducatif". Et à ce titre, il ajoute : “Nous sommes préoccupés par le risque que constitue une éventuelle remise en cause du financement de son fonctionnement. En cette période de crise, il serait très préjudiciable pour les jeunes et leurs familles comme pour les acteurs économiques, notamment les PME, que la stabilité et la pérennité de cet outil efficace soient fragilisées."

Relations étroites avec le monde professionnel

Face au problème de l'entrée des jeunes sur le marché du travail, la nouvelle chambre “continuera à agir sur le lien entre formation et exercice d'un métier et à répondre, grâce à ses relations étroites avec le monde professionnel, aux aspirations des jeunes et aux besoins des entreprises en termes de compétences".

Dans le cadre d'une enquête menée en décembre 2012 auprès de 130 dirigeants de PME (du secteur des services et employant pour la plupart moins de 10 salariés), 50 % des chefs d'entreprise interrogés ont considéré que le dispositif d'alternance (apprentissage et formation professionnelle) était un bon vecteur de recrutement pour l'entreprise, tout en étant un moyen efficace d'intégration pour les jeunes. Autre enseignement tiré de cette enquête : “88 % des entreprises qui ont recours à l'alternance jugent l'expérience satisfaisante". En outre, si les motifs d'insatisfaction des 12 % restants résultent, pour une part, d'un défaut d'orientation des jeunes, le plus souvent, c'est le poids administratif de ce dispositif qui est pointé. Il est jugé “compliqué, chronophage", surtout par les TPE.

Les CCI apportent donc leur appui aux entreprises : “54 % sont accompagnées."  Il existe en effet une réelle attente d'informations sur la prise en charge du coût pédagogique (24 %), sur le calcul de la rémunération de l'apprenti (16 %) et sur l'enregistrement des contrats (36 %). Les entreprises recrutent principalement en relation avec les CFA, avec lesquels elles ont un lien privilégié. Et l'enquête des CCI d'adresser un indirect satisfecit aux dispositifs CCI, puisque plus de 90 % des entreprises répondantes se déclarent effectivement satisfaites de la relation avec l'organisme en charge de la formation.

Par ailleurs, en moyenne, le taux de réussite aux examens à l'issue des formations en apprentissage avoisine 88 % et le taux d'insertion professionnelle, sept mois après la sortie, 87 %.

De fait, et au total, 22 des 23 écoles (HEC Paris ne propose pas de cursus en apprentissage) gérées par laCCI Paris Île-de-France offrent des programmes de formation en apprentissage, qui ouvrent à de nombreux métiers aussi variés que ceux de management, des ressources humaines, de la gastronomie et de l'hôtellerie-restauration, du luxe et de la décoration, de l'informatique, de la communication multimédia, des “éco-activités", de l'énergie ou encore de la maintenance industrielle.

Notes   [ + ]

1. Paris, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, Val-d'Oise, Versailles-Yvelines.