Services de l'automobile - Quelle insertion, pour les anciens apprentis du secteur ?

Par - Le 15 décembre 2013.

Après quatre années d'un
climat fortement dégradé par
la crise de 2008, l'insertion
professionnelle des jeunes dans
le secteur de l'automobile par le
biais de l'apprentissage ou du
contrat de professionnalisation
semble avoir remonté la pente,
en dépit d'une baisse du nombre
d'apprentis dans la branche. En
effet, d'après les chiffres publiés
par l'Observatoire de l'Anfa
(l'Opca de la branche des services
de l'automobile), sept mois après
leur examen final, 60 % des
anciens apprentis du secteur sont
en poste.

Un chiffre qui tend à se rapprocher
des résultats enregistrés en 2005,
même si le taux d'emploi des
apprentis a reculé de quasiment
quinze points en quinze ans et
si, entre 2006 et 2008, ce chiffre
atteignait le record de 70 %. À
titre de comparaison, l'emploi
des lycéens issus de l'enseignement
professionnel une fois leur
diplôme en poche est largement
plus dégradé, puisque seuls 45 %
de ces derniers y accèdent sept
mois après la fin de leur cursus.

Prépondérance des
diplômes de niveau
bac + 2


L'évolution de l'emploi des lycéens
et apprentis issus de formations
auto demeure très dépendante
de la situation globale de l'emploi
des jeunes. Amélioration en
2007-2008. Détérioration notable
en 2009 et légère reprise de
2010 à 2011. Certaines filières,
toutefois, restent plus porteuses
que d'autres. Exemple : les métiers
du camion, où le taux d'emploi à
sept mois s'élève à 75 %. La maintenance
de véhicules particuliers
connaît un taux d'insertion égal
à la moyenne générale (60 %) et
le secteur de la carrosserie s'en
rapproche avec 56 % d'entrée
dans l'emploi. Et dans ce mercato
de l'emploi auto, les titulaires de
BTS sortent gagnants, puisque
leur niveau d'insertion dépasse
les 84 %, alors que les bac pro
se maintiennent à la moyenne du
secteur (56 %), mais que les CAP
voient leurs conditions d'entrée
dans l'emploi fortement dégradées
(40 % pour certaines filières telles
que la réparation en carrosserie).

En revanche, les diplômés qui
choisissent de quitter la branche
automobile pour un autre secteur
industriel ne sont que 21 % à s'être
vu proposer un emploi sept mois
après leur entrée sur le marché.

70 % de CDI dans le
secteur auto


Et les emplois auxquels accèdent
ces jeunes sont massivement à
durée indéterminée (70 % de CDI)
même si l'on note une légère croissance
des CDD (10 % en 2008, 17 %
cinq ans plus tard). Concernant les
entreprises accueillantes, elles
sont 50 % à embaucher un jeune
qu'elles ont d'abord accueilli au
titre de l'apprentissage à l'issue
de son cursus et 30 % à faire
confiance à un ex-élève de lycée
professionnel qui aurait fait un
stage en interne au cours de ses
études. Le secteur auto demeure
d'ailleurs l'un des plus accueillants
pour les élèves issus de l'enseignement
professionnel, puisque 60 %
de ceux disposant d'un diplôme de
réparation automobile accèdent
au CDI, contre 32 % dans d'autres
secteurs, y compris ceux qui
peinent à recruter comme l'hôtellerie-
restauration ou le BTP.

Un tiers seulement
des contrats pro valide
sa certification


Cas particulier : celui des contrats
de professionnalisation financés
par l'Opca, composés à 55 % de
CQP (certificats de qualification
professionnelle) et à 45 % d'autres
certifications. Une enquête spécifique,
menée par l'Anfa en 2013,
démontre que le CQP demeure une
voie royale vers l'emploi, puisque
le taux d'insertion de ces derniers
dépasse de 5 % celui des autres
contrats de professionnalisation
et que l'accès au CDI y est bien
supérieur (81 %) que pour les
lycéens et apprentis passés par
d'autres voies. Néanmoins, si
l'insertion par la voie de la professionnalisation
se révèle importante,
force est de constater que
l'amont est plus préoccupant. En
effet, seuls 46 % des contrats de
professionnalisation (et 62 % pour
les seuls CQP) ont passé l'examen
sanctionnant leur qualification. De
plus, avec 68 % de taux d'obtention
du diplôme final, il apparaît
que seul un tiers des inscrits au
titre d'un contrat de professionnalisation
sont parvenus à décrocher
la certification pour laquelle ils
s'étaient inscrits.