Trois questions à Jean-Paul Denanot, président de la commission formation de l'Association des Régions de France

Par - Le 15 janvier 2013.

Retour sur des années d'opposition État-Région

Que vous inspire l'analyse critique de
Bertrand Martinot sur la décentralisation
de la formation professionnelle ?


J'ai ferraillé avec lui un certain nombre
de fois. Il a voulu imposer les vues de
l'État sur l'apprentissage, par le biais des
conventions d'objectifs et de moyens (Com).
Bertrand Martinot a notamment imposé
d'investir dans les CFA (centres de formation
d'apprentis) alors que nous devions faire
face à d'importants coûts de fonctionnement.
Heureusement, les Com ont été revus par le
gouvernement actuel dans le sens de ce que
souhaitaient les Régions. .

Il déclare que l'Afpa s'est trouvée en
grande difficulté principalement du
fait de la faiblesse des commandes
provenant des Régions...


Il ne faut pas dépasser les bornes... La
politique du précédent gouvernement a failli
tuer l'Afpa !Très simplement, en transférant
la commande publique vers les Régions. Et
dès qu'elle a eu lieu, on a expliqué qu'on ne
pouvait plus faire de commandes publiques,
qu'il fallait une mise en concurrence. Dans
ces conditions, il était certain qu'on allait
faire disparaître l'Afpa. Sans le plan de
sauvetage conduit par l'actuel président,
Yves Barou, l'Afpa n'existerait plus.

Les formations à destination des
chômeurs, compétence régionale mais
partagée, a-t-elle été défaillante ?


Nous avons également ferraillé avec Laurent
Wauquiez [secrétaire d'État à l'Emploi
de 2008 à 2010], qui voulait maintenir
l'existence de deux centrales d'achat
concurrentes, celle de Pôle emploi et celle
des Régions. Alors qu'il est au contraire
indispensable de mettre en cohérence les
deux commandes publiques. Ce qui n'avait
pas été fait par le gouvernement précédent.
Laurent Wauquiez, à l'époque, disait que
ce n'était pas négociable. Aujourd'hui nous
travaillons à coordonner les commandes de
Pôle emploi et des Régions.

Propos recueillis par D. G.