La formation face aux mutations contemporaines

Si la formation tout au long de la vie est aujourd'hui reconnue comme un instrument-clé pour relever les défis sociaux dans toutes les économies, la prise en compte du débat par les décideurs politiques montre que le temps est venu de réduire l'écart entre les discours et les pratiques.

Par - Le 16 octobre 2008.

Parmi la symbolique féconde qui entoure le concept de mondialisation, l'éducation et la formation tout au long de la vie tiennent une place à part. Si la volonté première d'un continuum pédagogique doit davantage aux pédagogues qu'à la globalisation, il n'en reste pas moins que celle-ci accélère considérablement les enjeux : porosité des frontières, révolution des temporalités, éclatement des sphères privées et professionnelles, communication permanente et pression économique, autant de facteurs qui plaident pour l'établissement d'un nouveau contrat social à l'échelle mondiale. C'est précisément l'un des objectifs du Comité mondial pour l'éducation et la formation tout au long de la vie (CMEF), organisateur avec le Centre Inffo et en collaboration avec la Région Île-de-France et l'Unesco du 1er Forum mondial pour l'éducation et la formation tout au long de la vie, qui se tiendra à Paris les 28 et 29 octobre prochains.

Éducation et formation ne seront décidément jamais un domaine ordinaire. La passion qui entoure les débats relatifs à la réforme de la formation professionnelle en témoigne, le sujet est catalyseur de toutes les attentes : porteur d'espoir pour les sociétés en développement, outil d'ajustement dans les sociétés industrialisées et maintenant remède à la complexité du monde, l'apostrophe d'Abraham Lincoln reste lourde d'actualité cent cinquante ans après sa formulation : “Si vous trouvez que l'éducation coûte cher, essayez l'ignorance !"
Signe du crédit aujourd'hui accordé à la problématique, ce 1er Forum mondial est placé sous le haut patronage du président de la République, dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne. L'événement figure également à l'agenda des réunions internationales préparatoires à “Confintea VI" (voir encadré). L'enjeu ? Interroger l'existant et valoriser les pratiques innovantes à l'échelle mondiale.

Ouvert par Jean-Paul Huchon, président du Conseil régional Île-de-France, le Forum mondial sera clos par Laurent Wauquiez, secrétaire d'État chargé de l'Emploi auprès de Christine Lagarde, ministre de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi. Avant que le Forum mondial ne s'installe à l'Unesco pour quatre sessions plénières, Adama Ouane, directeur de l'Institut de l'Unesco pour les apprentissages tout au long de la vie[ 1 ]http://www.unesco.org/education/uil , introduira le sujet le premier jour lors de la séance inaugurale au Conseil régional. Devançant une intervention du philosophe Edgar Morin sur la question des enjeux, la première session du lendemain, présidée par Barbara Ischinger, directrice de l'éducation de l'OCDE [ 2 ]http://www.oecd.org , produira un état des lieux du concept. La nouvelle gouvernance des politiques d'éducation et de formation dans les territoires régionaux sera ensuite discutée sous la conduite de Jean-Paul Huchon (avec notamment Alain Rousset, président de l'ARF), qui précèdera Christian Forestier, nouvel administrateur général du Cnam [ 3 ]http://www.cnam.fr , en charge de la troisième session, “Analyses et prospective autour des tendances économiques, sociales et individuelles de l'éducation et de la formation". Bilan du Forum et perspectives 2009 seront confiés à Paul Bélanger, président de l'ICAE [ 4 ]International council for adult education. http://www.icae.org.uy , Marie-Thérèse Geoffroy, directrice de l'ANLCI [ 5 ]Agence nationale de lutte contre l'illettrisme. http://www.anlci.gouv.fr , et Patrick Kessel, directeur du Centre Inffo[ 6 ]http://www.centre-inffo.fr . Enfin, une session spéciale “Entretiens du XXIe siècle" présidée par Jérôme Bindé, directeur du Bureau de la prospective de l'Unesco, est également intégrée au 1er Forum. Parmi les personnalités invitées à répondre à la question “Éducation pour tous tout au long de la vie : pour quand ?", Koïchiro Matsuura, directeur général de l'Unesco, Ján Figel', commissaire européen chargé de l'éducation et de la formation, et Jacques Attali, écrivain et économiste.

[(“Confintea VI"

Accueillie par le Brésil en 2009, la préparation de la 6e Conférence internationale sur l'éducation des adultes (Confintea VI) est coordonnée par l'Institut de l'Unesco pour les apprentissages tout au long de la vie (UIL), dirigé par Adama Ouane. Les cinq conférences précédentes ont eu lieu à Elseneur (Danemark) en 1949, à Montréal (Canada) en 1960, à Tokyo (Japon) en 1972, à Paris (France) en 1985, et à Hambourg (Allemagne) en 1997. C'est lors de cette dernière que “l'éducation et la formation tout au long de la vie ont été définies comme instruments-clés pour relever les défis posés aujourd'hui dans le monde entier dans le domaine social et du développement". Un diagnostic alors jugé “historique" et malheureusement non suivi d'effets. D'où l'objectif général de Confintea VI “de réduire l'écart entre les certitudes et les discours d'une part, de remédier au manque de politiques et de conditions systématiques et efficaces en faveur de l'éducation et la formation des adultes, d'autre part".

  •  Contact : http://www.unesco.org/uil/en/focus/confintea.htm)]

Notes   [ + ]

1. http://www.unesco.org/education/uil
2. http://www.oecd.org
3. http://www.cnam.fr
4. International council for adult education. http://www.icae.org.uy
5. Agence nationale de lutte contre l'illettrisme. http://www.anlci.gouv.fr
6. http://www.centre-inffo.fr