Jean-Patrick Gille contre “l'instrumentalisation de la formation"
Par Aurélie Gerlach - Le 01 août 2009.
Député PS d'Indre-et-Loire et co-responsable pour le groupe SRC du projet de loi, Jean-Patrick Gille a accusé le 15 juillet le gouvernement d'“instrumentaliser la formation professionnelle pour déstabiliser les exécutifs régionaux, affaiblir le paritarisme et vous doter d'un outil de traitement social du chômage, financé par eux, mais qui ne sera pas plus efficace que les précédents que vous dénonciez".
Il a ainsi souligné que le projet de loi ne répondait pas aux objectifs attendus de la réforme, à savoir rendre le système de la formation professionnelle plus clair et plus lisible ; en améliorer l'efficacité économique et lui donner une gouvernance plus simple ; le rendre plus juste et plus accessible pour ceux qui en ont le plus besoin.
Tout d'abord, Jean-Patrick Gille a dénoncé le fait que “les partenaires sociaux [aient] été contraints à un accord défensif pour sauver les avancées de l'Ani de 2003 et le financement du paritarisme. C'est sous la menace qu'ils ont accepté un prélèvement sur les fonds mutualisés qu'ils devront, et c'est là l'innovation de la loi, (je devrais dire sa trahison) cogérer avec l'État qui n'a pas d'obligation de les abonder". Il a également pointé du doigt une “recentralisation à contre-courant" et l'absence d'énonciation de “principes simples", qui étaient intégrés dans l'Ani du 7 janvier. Il a regretté notamment que la création du droit à la formation différée n'ait pas été reprise.
“Les dysfonctionnements du système de formation reflètent en grande partie ceux du marché du travail et la difficulté de prévoir les besoins", a poursuivi Jean-Patrick Gille, arguant que de nombreuses formations ne débouchaient pas sur un emploi. Et prônant un rapprochement avec les branches et les partenaires sociaux au niveau des territoires. Par ailleurs, il a jugé peu opportun pour le gouvernement de miser sur Pôle emploi comme “grand opérateur de la formation", dans la mesure où il s'adapte encore à sa récente fusion, ainsi qu'à l'explosion du chômage.
Finalement, le député d'Indre-et-Loire a désigné la réforme comme “un patchwork de mesures […] plus dangereux qu'efficace pour les salariés" et aurait souhaité plutôt l'édification d'une nouvelle couverture sociale s'appuyant sur les initiatives des acteurs locaux.