L'Agefiph positionne les personnes handicapées sur l'offre de formation de droit commun

Par - Le 01 juillet 2012.

“Le défi pour l'Agefiph est de maintenir les bons résultats de l'année précédente avec des moyens réduits. L'efficience est devenu le maître mot de ce challenge", a déclaré Jean-Marie Faure, son président, lors d'une conférence de presse organisée le 31 mai par l'association.

Entre 2005 et 2009, date du dernier chiffre publié par le ministère de l'Emploi, le nombre de salariés handicapés, dans les établissements assujettis à l'obligation d'emploi, a augmenté de plus de 37 %, passant de 235 000 à 322 000. Ces progrès résultent de la mobilisation des entreprises, mais aussi du surcroît de ressources intervenu sous l'effet de la loi du 11 février 2005, et par conséquent, de l'engagement de l'Agefiph pour faire face à la crise avec les programmes conjoncturels pluriannuels (programme complémentaire fin 2007, plan de soutien fin 2008).

En effet, l'augmentation de la collecte de l'Agefiph, engendrée en 2007 par la loi, a été considérable : hausse de 43 %, passage de 424 millions d'euros à 604 millions d'euros. “Mais au terme des programmes conjoncturels, le budget est revenu en 2011 à un niveau comparable à celui de 2007, soit 479 millions d'euros. Cette évolution s'inscrit dans un contexte de baisse continue de la collecte, qui constitue l'unique ressource de l'Agefiph", a précisé Jean-Marie Faure.

En 2011, 47 520 établissements ont contribué à l'Agefiph. Ils étaient un peu plus de 50 000 en 2010 et 58 000 en 2007. “Il est évident, a commenté Pierre Blanc, directeur général de l'Agefiph, que la crise a entraîné la disparition de certains contributeurs. De nombreuses PME ont, par exemple, vu leurs effectifs passer en-dessous de 20 salariés et sont ainsi sorties de l'assiette d'assujettissement à la contribution Agefiph. Mais la baisse de niveau de collecte montre aussi que les entreprises sont de plus en plus nombreuses à répondre positivement à l'obligation d'emploi. Dans les années à venir, la collecte devrait se stabiliser autour de 480 millions d'euros."

Le principal enjeu, pour l'Agefiph, reste le positionnement des personnes handicapées sur l'offre de formation de droit commun. “En région, mais aussi auprès de Pôle emploi, nos délégations s'emploient quotidiennement à construire des stratégies concertées autour du placement, de la formation et du maintien dans l'emploi", a souligné Pierre Blanc.

Priorité à l'alternance

Par rapport à 2007, et à budget sensiblement égal, les aides apportées par l'Agefiph en 2011 ont augmenté de 9 % pour les personnes handicapées et de 21 % pour les entreprises : 197 341 interventions ont bénéficié aux personnes handicapées et 114 750 aides et appuis ont été apportés aux entreprises. Les insertions et les maintiens dans l'emploi enregistrés témoignent de ces progrès : en 2011, 67 134 personnes handicapées ont été recrutées avec l'aide du réseau Cap emploi, soit une progression de 8 % en un an ; 17 523 maintiens dans l'emploi ont été réalisés avec l'aide des Sameth (services d'appui au maintien dans l'emploi des travailleurs handicapés) (+ 9 %) ; 5 181 contrats en alternance ont été signés. Ces derniers “constituent une priorité pour le conseil d'administration de l'Agefiph", a rappelé Pierre Blanc. Les contrats d'apprentissage et de professionnalisation signés par des personnes handicapées dans le secteur privé bénéficient d'une croissance régulière jusqu'en 2010. Malgré une légère récession en 2011, surtout en ce qui concerne les contrats de professionnalisation adultes, liée à la situation économique. Le nombre de contrats d'apprentissage (2 563) a été maintenu.