Le conseiller Pôle emploi, “cheville ouvrière" du Dif portable

Par - Le 16 novembre 2012.

“Pour assurer une formation qui réponde aux besoins des demandeurs d'emploi, il est important de bien cerner son projet professionnel pour ainsi s'orienter vers la formation adéquate : formation longue, courte, stagiaire de la formation professionnelle, contrat en alternance", assure Marc Picquette, directeur de l'orientation et de la formation à la direction en charge des opérations de Pôle emploi. De nombreuses possibilités existent en effet, avec des financements spécifiques suivant les profils. Selon lui, “la formation professionnelle est une réelle opportunité qui permet un enrichissement professionnel mais également personnel". Cependant, le demandeur d'emploi qui utilise son Dif portable voit ses droits monétarisés à hauteur de 9,15 euros de l'heure, ce qui limite en principe le type d'actions de formation qu'il peut suivre. Dans le cas où le prix de la formation est supérieur au crédit du Dif portable, il peut cependant obtenir une prise en charge complémentaire (AIF). En effet, “l'aide individuelle à la formation(AIF) répond à des besoins spécifiques non couverts par les autres dispositifs de formation, et après étude du dossier, Pôle emploi peut, dans certains cas, prendre en charge les frais de formation dans ce cadre", précise Marc

C'est le conseiller Pôle emploi qui étudie le dossier du demandeur d'emploi et le guide dans l'élaboration de son parcours de formation. Selon le directeur de l'orientation et de la formation, “la période de chômage est une excellente occasion de se former et donc d'améliorer son employabilité. De nombreux organismes publics ou parapublics peuvent aider au financement de ces cursus. En général, les Conseils régionaux constituent même les principaux financeurs. Il n'empêche que ces derniers ne bougeront pas sans l'aval de Pôle emploi. Il est donc indispensable d'obtenir l'autorisation de son conseiller Pôle emploi. Ce qui passe par la constitution d'un dossier de formation de qualité". Avant toute démarche auprès du conseiller, il faudra donc déterminer, “avec le plus grand soin possible", la formation nécessaire. “Il faut réaliser ce projet le plus tôt possible. Et cela avant même le licenciement si ce dernier est prévisible. Cela permet d'arriver devant son conseiller Pôle emploi avec un dossier bien ficelé. Le demandeur d'emploi ne doit pas s'engager dans un cursus avant de le rencontrer. Car toute formation doit être validée par nos soins. Nous donnons notre autorisation même si nous ne le finançons pas obligatoirement."
Une fois le cursus choisi et validé, le conseiller Pôle emploi vérifiera que la formation choisie est finançable par Pôle emploi ou le Conseil régional. “Si c'est le cas, le coût du cursus sera financé par la puissance publique avec possibilité de disposer d'une aide aux frais associés à la formation (Afaf) pour prendre en charge les repas, l'hébergement et les déplacements. Cela représente 665 euros par mois pour un plafond de 1 500 euros pour l'ensemble de la formation", précise Marc Picquette. Si le cursus ne fait pas partie des listes de cursus financés, Pôle emploi dispose de fonds pour financer le cursus. “C'est évalué au cas par cas. Ensuite, la dernière solution est de s'acquitter soi-même des coûts pédagogiques." Dans un cas comme dans l'autre, si la formation est validée, le demandeur d'emploi percevra sa rémunération en allocation recherche emploi (ARE). “Il est simplement qualifié en ARE formation avec le même taux que les autres demandeurs d'emploi. Il est dispensé de recherche d'emploi pendant son cursus", souligne Marc Picquette, qui ajoute qu'il existe “la possibilité de financer sa formation via un contrat de professionnalisation". Enfin, pour les demandeurs d'emploi non indemnisé, “il est possible d'actionner une allocation de 652 euros par mois pour se former".

Suivre une formation permettra aux demandeurs d'emploi de se perfectionner, de se reconvertir, de développer des compétences supplémentaires et de mieux répondre aux attentes du marché de l'emploi. L'enjeu est de choisir celle qui sera la mieux adaptée à son profil et à ses objectifs professionnels. “Alternance, formation à temps plein ou à temps partiel, POE, AFPR, Dif portable, Cif-CDD. : le conseiller Pôle emploi en charge du dossier du demandeur d'emploi connaît les différents dispositifs de formation (financement, acteurs, organisation) et l'aide dans le choix de la formation qui facilitera son retour à l'emploi durable." Il aiguillera le demandeur d'emploi sur les métiers d'avenir, les compétences qui offrent la carrière la plus ouverte possible dans le secteur qui intéresse le demandeur d'emploi, lui proposera des ateliers Pôle emploi intitulés “Rechercher et choisir sa formation" et “Décider de se former".
En tout cas, “le conseiller doit valider le parcours envisagé et étudier les possibilités de financement. Si besoin, il déterminera avec le demandeur d'emploi les prestations dont il peut bénéficier dans l'offre de services de Pôle emploi".