Emmanuelle Wargon, DGEFP : les Missions locales “opèrent une jonction entre les collectivités territoriales et les jeunes"

Par - Le 16 janvier 2013.

“L'emploi d'avenir est une ambition, et même une exigence. Dans ce cadre, il s'agit de bâtir un parcours à partir de ce que veut le jeune. Il s'agit de permettre à une personne de s'engager dans un parcours long (un à trois ans) et sur mesure." Intervenant dans le cadre de la table ronde consacrée à ce tout nouveau dispositif, Emmanuelle Wargon, déléguée générale à l'emploi et à la formation professionnelle, a rappelé que le gouvernement a décidé de le confier aux Missions locales, en partenariat avec Pôle emploi (mission de prospection vis-à-vis des associations, des collectivités territoriales, des jeunes, etc.).

Un dispositif qui constitue “l'occasion, pour les jeunes sans qualification des zones urbaines sensibles, d'acquérir des compétences pour aller à l'emploi durable et de bonne qualité, y compris dans le secteur marchand". Et à ce titre, les Missions locales “opèrent une jonction entre les collectivités territoriales et les jeunes". Pour Emmanuelle Wargon, “l'important est d'éviter toute rupture dans les parcours, et la Mission locale ne doit pas considérer qu'il faut donner priorité à un autre jeune une fois que le premier a signé un emploi d'avenir". Le gouvernement prévoit l'entrée de 100 000 jeunes en emplois d'avenir d'ici fin 2013. “À ce jour, nous n'opposons pas cet objectif quantitatif à l'exigence de qualité visée dans ce dispositif. Sur le plan du pilotage, nous essaierons d'ailleurs de préserver cet équilibre, a considéré la déléguée générale. La politique de l'emploi des jeunes est constituée d'une palette d'outils, à savoir les emplois d'avenir, mais aussi les contrats de génération qui, à travers l'embauche, prévoient dans les entreprises l'organisation de la transmission des compétences."

“Deux conditions de réussite"

De son côté, Thomas Cazenave, directeur de la stratégie et des relations extérieures à Pôle emploi, a précisé : “Nous travaillons avec les Missions locales et le système de gouvernance se met peu à peu en place. L'accompagnement relève des Missions locales. Pôle emploi n'accompagne pas les jeunes dans l'emploi, car nous n'avons pas pris le risque de proposer un accompagnement de mauvaise qualité. Dans la mesure où nous sommes mobilisés avec les Missions locales sur les emplois d'avenir, il existe deux conditions de réussite : le principe de non-concurrence et la confiance entre les deux réseaux."
Autre partenaire des Missions locales, le réseau des groupements d'employeurs pour l'insertion et la qualification (Geiq). Michel Gaté, secrétaire général du CNCE-Geiq, a rappelé cette collaboration “consacrée à la construction des parcours. En outre, la notion de métier est pour nous essentielle et c'est à partir de là que nous créons des parcours d'alternance". L'implication des villes et des collectivités territoriales dans le dispositif a été soulignée par Cécile Moutte, adjointe au maire de Juvisy-sur-Orge et représentant l'Association des maires de France (AMF). Elle a également fait remarquer que “le jeune qui va signer un emploi d'avenir avec une collectivité territoriale ne va pas forcément devenir un fonctionnaire ! Ce qui signifie qu'il faut intégrer la notion de formation, laquelle peut s'avérer coûteuse, dans le rôle des Missions locales dans le cadre de partenariat avec d'autres acteurs".

“Une drôle de responsabilité"

Pour Philippe Bérhault, secrétaire général adjoint de la CFDT Île-de-France, “l'accompagnement par les Missions locales des jeunes dans l'entreprise est une drôle de responsabilité. Cependant, c'est très intéressant, cette capacité pour le réseau de devenir les ressources humaines de la jeunesse française". Invitée en fin de table ronde, Valérie Fourneyron, ministre des Sports, de la Jeunesse, de l'Éducation populaire et de la Vie associative, a déclaré qu'au-delà de la multiplication des dispositifs en faveur de l'emploi des jeunes, “l'objectif commun est d'aller plus loin dans le droit commun, et ainsi éviter la création de dispositifs dérogatoires".