Impliquer, convaincre, séduire et faire rêver pour réussir son projet de formation

Par - Le 16 avril 2013.

Comment créer, autour d'un projet de formation, une dynamique stimulante pour les participants ? Leur vendre le rêve ! Telle est la solution qu'à choisie Sophie Maladri, responsable pédagogique et FOAD chez KPMG, cabinet d'audit, d'expertise- comptable et de conseil, qui emploie près de 8 000 salariés répartis dans 217 entités en France. En effet, explique-t-elle, “dans le cadre d'une refonte de l'offre liée à l'expertise comptable et le conseil aux PME, nous devions mettre en place une offre de formation pour près de 1 000 collaborateurs. L'idée de la direction de l'expertise comptable était que nous élaborions un serious game. Convaincus que la formation doit relever d'une sorte de rêve, nous avons imaginé un « challenge d'équipes » en leur proposant une sorte de « cérémonie des Césars » au Pavillon Gabriel à Paris, agrémentée de « Trophées » remis par la direction générale, pour récompenser les meilleures équipes d'experts-comptables". Sophie Maladri et son équipe ont choisi de “transformer le plan de formation souhaité en un événement". “Petit à petit, et de rebondissements en rebondissements, nous avons donné envie aux salariés de s'impliquer dans les actions sans jamais leur parler ni de serious game ni d'e-learning, voire de formation", se réjouit-elle. Au final, “en trois semaines, 800 personnes se sont impliquées, d'elles-mêmes, dans une formation (e-learning) pour remporter un Trophée". Pour être efficace, “la formation doit être « fun », amusante, excitante. C'est ce que nous avons voulu faire", insiste-t-elle.

Air Liquide : convaincre les managers opérationnels

Chez Air Liquide, leader mondial des gaz pour l'industrie et la santé, qui emploie plus de 46 200 personnes dans le monde, la solution n'a pas été de faire rêver, mais de convaincre les managers opérationnels de l'importance du projet de formation pour leurs collaborateurs. “L'accroche de notre projet était très orientée business. La question était de savoir comment être commercialement plus efficace pour remplir ses objectifs opérationnels (remplir ses objectifs, remporter davantage de parts, etc.). Notre communication a été toute simple : suivez-nous et nous vous aiderons à développer votre business !", précise Bentou Lemercier, training project manager. En effet, dans le cadre du projet “Alma horizon 2015", “nous avons adapté une approche marketing dans le cadre d'un projet de développement e-learning métiers visant à accroître l'efficacité commerciale de nos forces de vente et marketing. Plus de 4 000 collaborateurs à travers le monde étaient concernés par cette formation qui s'est déroulée pour grande partie en ligne". Selon Bentou Lemercier, “un des facteurs-clés de la réussite du projet est que nous avons réussi à impliquer les relais locaux dans tous les pays concernés (RH et managers opérationnels). Convaincus de l'importance de ce projet construit au niveau du siège du groupe, ceux-ci ont pu convaincre et motiver leurs collaborateurs de l'utilité des actions de formation". De plus, l'équipe du projet a pu bénéficier du soutien, notamment financier, de la direction générale du groupe.

Stef : pratiquer le “teasing"

L'adhésion et l'implication des managers opérationnels est également une clé de succès importante pour un projet de formation, rappelle Véronique Vagne, directrice développement des ressources humaines chez Stef, spécialiste français et européen de la logistique et du transport de produits alimentaires frais et surgelés, qui emploie quelque 15 000 personnes, dont 70 % d'ouvriers et employés. Partant de la demande des managers, son équipe a conçu un projet de formation visant “la performance opérationnelle". Pour réussir ce projet, “nous avons réussi à obtenir l'adhésion de l'ensemble des responsables opérationnels au sein de l'entreprise. Nous avons misé sur un travail collectif, mêlant les personnes concernées par la méthodologie, le contenu et les RH. Car, pour réussir un projet de changement, il faut impliquer tout le monde. D'où la nécessité d'échanger avec les personnes ciblées comme pouvant aider à fédérer autour du projet. Ne pas hésiter à échanger avec ces « clients » dans le couloir, leur proposer une pause café ou un déjeuner. Pratiquer le « teasing », en proposant de petits outils de communication sympathiques et séduisants permettant de bien vendre le projet, aussi bien en interne qu'en externe", plaide Véronique Vagne, dont l'entreprise accueille annuellement près de 8 000 stagiaires, 4 000 étant formés au sein de son organisme de formation interne.