Jean-Paul Dupré, président du CNML : “Relever le challenge des emplois d'avenir"

Par - Le 16 janvier 2013.

Le trentième anniversaire des Missions locales a coïncidé avec la nomination, par Jean-Marc Ayrault, d'un nouveau président du Conseil national des Missions locales : le 16 décembre, Jean-Paul Dupré, député-maire de Limoux (PS, Aude), a succédé à Bernard Perrut (UMP, Rhône) à la tête de cette instance.

Impliqué dans l'activité des Missions locales, Jean-Paul Dupré l'est “depuis vingt ans" comme il l'a indiqué le 3 janvier, à l'occasion d'un entretien accordé à L'Inffo. Tout d'abord dans
l'Aude (la Mission locale de Limoux chapeaute près de 300 communes rurales), puis au plan régional, puisqu'il est devenu en 2006 président du réseau des Missions locales languedociennes.
“Ce sujet m'a toujours passionné, car les Missions locales sont en première ligne dans la bataille de l'insertion des 16-25 ans les plus éloignés de l'emploi". Une activité d'insertion et d'orientation qu'il admet “difficile" dans la période actuelle. À l'Assemblée, quelques jours après sa nomination, le député a adressé une question écrite à Thierry Repentin, ministre de la Formation professionnelle et de l'Apprentissage, concernant les difficultés des jeunes à entrer en alternance : “Il y a dans notre pays environ 800 000 jeunes qui souhaitent chaque année s'engager dans une formation alternée alors que l'offre n'est que de 180 000 contrats de professionnalisation. Autrement dit, moins d'un jeune sur quatre a une chance de voir sa démarche satisfaite."

Le nouveau président compte impulser une série de partenariats renforcés entre les Missions locales, les acteurs publics locaux (Régions, mais aussi Départements ou intercommunalités) et les entreprises, par le biais de rapprochements avec les chambres consulaires ou les organisations représentatives des employeurs, “car ce sont bien les entreprises
qui créent majoritairement l'emploi". Toutefois, les secteurs associatifs, éducatifs, mutualistes et coopératifs ne seront pas oubliés, puisque, dans une très large mesure, c'est à eux qu'il appartiendra de développer les emplois d'avenir. “Le réseau des Missions locales est armé pour relever le challenge des 150 000 emplois prévus à l'horizon 2014", juge Jean-Paul Dupré, confiant dans les agents du réseau, “dont l'excellence et l'exemplarité ont été récemment saluées par l'Inspection générale des finances".

Quant au risque, induit par la décentralisation accrue, de voir se créer des disparités territoriales entre régions “riches" et régions “pauvres", il n'effraie pas l'élu languedocien, espérant “qu'il existera davantage d'équité et de péréquation dans la répartition des fonds". Dans sa région, la mise en œuvre des emplois d'avenir se traduira par un accroissement du personnel des Missions locales, en fonction des besoins constatés localement. “Un renfort qui ne devrait pas excéder quatre ou cinq créations de postes en Languedoc-Roussillon", tempère le député-maire de Limoux. Ajoutant que l'accompagnement des 16-25 ans les plus éloignés de l'emploi devra également impliquer les acteurs des domaines de la santé, du logement, de la culture ou de la mobilité.