La professionnalisation des acteurs du conseil en évolution professionnelle

Par - Le 01 août 2014.

“La réussite de la mise en oeuvre du conseil en évolution
professionnelle (CEP) et du service public
régional de l'orientation (SPRO) dépend de la
professionnalisation des acteurs qui vont à la fois
intervenir sur les champs orientation et formation."
Fadila Khattabi, vice-présidente du Conseil régional
de Bourgogne, en charge
de la formation professionnelle
et de l'apprentissage,
a souligné l'importance de
la professionnalisation au
regard des changements qui,
issus de la loi formation, vont
demander aux praticiens des
adaptations.

Sécurisation des
parcours des actifs


Depuis 2004, la Région
Bourgogne applique un programme
de professionnalisation
des acteurs intervenant
dans le champ de la formation
professionnelle. “Ce programme
a été déterminant dans le déploiement
d'un CEP en avril 2013
en faveur des salariés (sécurisation
des parcours des actifs), avec
l'appui du C2R Bourgogne. Ce
CEP a été confié aux Points relais
conseil, déjà en charge de la validation
des acquis de l'expérience
(VAE). Aujourd'hui, la loi s'impose
et un travail est mené au plan national pour l'élaboration
du cahier des charges du CEP. Nous allons
nous appuyer sur notre expérience pour les travaux
à venir en matière de professionnalisation qui en
région est un gage de réussite et de qualité de la politique
publique", a indiqué Fadila Khattabi.

“Aucun prestataire n'est
prêt à faire du CEP..."


En Poitou-Charentes, l'Agence régionale de
la formation tout au long de la vie (ARFTLV)
apporte un appui aux différents réseaux devant
accompagner la mise en place du Passeport orientation
formation auprès des publics “cibles" retenus
par la Région (bénéficiaires des actions du
SPRF et du PRF, étudiants, apprentis...). À ce
titre, elle professionnalise les conseillers de ces
différents réseaux (organismes de formation et
prescripteurs). “L'objectif de ce Passeport est de collecter
des informations sur le parcours de formation,
l'expérience professionnelle, les certifications des personnes,
a expliqué Martine Pham-Quoc, directrice
de l'Agence. Il peut servir à repérer ses besoins en
formation, élaborer un projet de VAE, faciliter une
évolution professionnelle. Cependant, la question est
de savoir comment on le positionne par rapport au
CEP et au CPF..."

Insistant sur la nécessité de “privilégier
les contacts entre les différents
partenaires de manière à enrichir
les connaissances et les compétences
du métier de conseil", Martine
Pham-Quoc a constaté : “Aucun
prestataire n'est prêt à faire du
CEP..." Pour Bertrand Hebert,
directeur général adjoint de
l'Apec, “il faut se donner de vrais
moyens d'échanges avec les acteurs
du CEP, car nous aurons beaucoup
à y gagner".

Travailler avec
les branches


D'autres interrogations ont été
exprimées par des acteurs délivrant
des services d'accueil,
d'information, de conseil et
d'accompagnement, dont les
opérateurs du CEP. Patrice
Guilloux, délégué interrégional
Est d'Uniformation
(Opca des associations, coopératives,
mutuelles), a ainsi rapporté
qu'un travail commun a été lancé entre cinq
Opacif (Faf-TT, Afdas, Unifaf, Uniformation, et
Unagecif ). “Nous avons d'abord réalisé un état des
lieux de nos compétences de manière à déterminer
celles que nous devons chercher ailleurs pour la mise
en place du CEP. Les Carif nous permettront de réussir
avec nos branches professionnelles dans un premier
exercice qui consiste à disposer d'informations
pertinentes pour l'accueil des salariés (données sur
un bassin d'emploi...)", a-t-il expliqué. “Les Carif
doivent inventer des coopérations interrégionales,
car certaines informations ne sont pas disponibles
chez nous. Par exemple, l'Union des employeurs de
l'économie sociale et solidaire (Udes), qui siégera
dans les Comités régionaux de l'emploi, de la formation
et de l'orientation professionnelles (Crefop),
aura besoin d'être accompagnée pour se saisir des
problématiques emploi-formation."