Maurice

Croppi

Par - Le 01 septembre 2011.

Quel type de contrat privilégiez-vous dans le cadre de l'alternance : contrat d'apprentissage ou de professionnalisation ?

Nous utilisons les deux types de contrats de façon pertinente. Le contrat d'apprentissage est destiné à des formations diplômantes (un ou deux ans selon les cursus), dans une logique de recrutement à moyen terme. Nous accueillons quelques apprentis en bac professionnel, mais la plupart préparent un bac + 2 (DUT), bac + 3 (licence professionnelle) et bac + 5, dans tous les métiers du groupe. Dès son origine, notre entreprise a toujours développé l'apprentissage, essentiellement pour les métiers industriels (bureau d'études de la qualité, production, maintenance). Depuis trois ans, cette filière s'est ouverte aux autres métiers (commerce, marketing, comptabilité, etc.).

Le contrat de professionnalisation vise à donner aux nouveaux collaborateurs une qualification (en six à douze mois, en moyenne neuf mois). Il s'adresse plus particulièrement à des futurs opérateurs de fabrication, en général des jeunes en difficulté, et toujours en fonction de nos besoins et capacités d'accueil. L'opérateur de fabrication exerce en usine de production, en horaires postés sur une machine de production. La formation comprend une partie théorique réalisée par nos formateurs sur chaque site de production, et une partie pratique effectuée sur le poste de travail. Il s'agit d'une formation de proximité.

Quel mode d'information avez-vous mis en place auprès des jeunes ?

Comment améliorer leur taux d'embauche à l'issue de la formation ?
Nous organisons des forums emploi et intervenons dans les collèges, auprès des CFA et des écoles, en régions. Pour nous, le dispositif d'alternance s'inscrit dans une politique de pré-recrutement. Notre taux d'abandon, dans le cadre des contrats en alternance, est très faible, comme dans la plupart des grandes entreprises. Nous procédons à un vrai travail de transmission de la culture d'entreprise auprès des scolaires et à travers les forums emploi. Dans le cadre des rencontres avec des candidats, nous présentons les postes de travail, et nous veillons à la bonne adéquation entre la motivation et le choix d'un métier pour la sélection des futurs collaborateurs. Nous n'avons pas la capacité d'embaucher tous les jeunes à l'issue des contrats d'alternance. Cependant, nous nous engageons à leur trouver un emploi dans d'autres entreprises, à savoir chez nos sous-traitants, partenaires ou fournisseurs. Le fait d'avoir été formés chez nous constitue en effet un atout dans leur CV. Enfin, l'encadrement est le point-clé de l'alternance, ce qui nécessite de la part des formateurs et tuteurs un fort investissement.

Quel est le contenu de la formation des tuteurs et leur mission ? Le dispositif d'alternance constitue-t-il une politique de recrutement efficace ?

Les tuteurs sont tous volontaires, compétents dans leur métier, et formés à la pédagogie, à la transmission des savoirs et savoir-faire. Cette fonction est d'ailleurs animée et valorisée dans l'entreprise, car il ne peut y avoir d'alternance réussie sans qualité du travail des tuteurs.

En outre, nous n'avons pas attendu la charte en faveur du développement de la formation en alternance pour croire aux vertus de ce dispositif. Ce dernier favorise une politique de recrutement efficace pour deux raisons. D'abord, il permet une meilleure et rapide intégration de la personne dans l'entreprise : une fois recrutée en CDI, cette même personne s'intègre deux fois plus vite qu'une autre personne directement embauchée en CDI. La seconde raison, la plus importante, est que le jeune bénéficie de l'accompagnement d'un tuteur qui lui transmet les valeurs, le savoir-faire, les codes et la culture de l'entreprise. Nous sommes de plain-pied dans le transfert de savoir-faire, pour maintenir le niveau de compétences requis.