Marie-Christine

Soroko

Par - Le 01 mars 2012.

“Désormais, une seule norme couvrira la totalité du processus"

Après plusieurs années de travail, la commission Afnor Service formation a lancé, du 6 mars au 15 mai 2012 (voir L'Inffo n° 808, p. 7), une enquête publique destinée aux acteurs de la formation professionnelle, afin qu'ils donnent leur avis sur une norme en préparation.

Pourquoi établir cette nouvelle norme ?

La réflexion menée depuis quatre ans avait pour objectif de réviser des normes qui dataient des années 1990. Il y en avait une douzaine, qui concernaient aussi bien l'offre, la demande, que l'alternance, etc. Nous savions, depuis quelques années, qu'il fallait revoir ce corpus de normes. Donc s'adapter à l'évolution des process de formation. De plus, pour qu'elle ne devienne pas obsolète, une norme doit être, a priori, revue tous les cinq ans. Nous avons réactivé la commission normalisation Afnor Service formation professionnelle à l'occasion de travaux internationaux. Jusqu'à présent, nous nous contentions des normes existantes sans chercher nécessairement à les faire évoluer. La demande de normalisation internationale concernant la formation nous y a encouragés.

Aujourd'hui, il ne s'agit pas de refaire de nouvelles normes, mais de nettoyer le corpus des normes existantes. Pour ce faire, nous avons mis en place trois groupes de travail, en fonction de l'actualité du marché : la lisibilité, l'évaluation et le processus de réalisation d'une action de formation. C'est ce dernier groupe dont les travaux font aujourd'hui l'objet d'une enquête publique.

C'est une norme intéressante, dans la mesure où elle balaie tout ce qu'est une action de formation en tenant compte de l'amont et de l'aval. Par le passé, nous “saucissonnions" toutes les étapes de la formation. Désormais, une seule norme couvrira la totalité du processus de formation, depuis la définition des objectifs (avec le client) en passant par les différentes étapes, notamment l'ingénierie de formation, l'organisation de l'action de formation, la planification de la formation, l'évaluation, le processus de management et de pilotage, etc. C'est une innovation dans le domaine, en France. Cette norme sera une “norme outil" en ce sens qu'elle n'aura pas pour objectif de certifier un organisme. Elle décrira une action de formation, le travail que doit faire un prestataire, avec son client et les stagiaires, de manière que l'action de formation soit la plus pertinente possible.

Comment cette norme va-t-elle s'articuler avec celles déjà existantes ?

Elle remplacera celles qui existent à l'exception des deux normes certifiantes actuelles (NF Service 760 et 761) qui devront, elles aussi, être révisées. Au départ, nous avions le choix entre construire une seule norme qui chapeauterait les trois groupes de travail. Lors de notre réunion de janvier dernier, nous avions décidé d'en construire trois au lieu d'une seule. En tant que présidente de la commission, mon rôle a été de faire émerger le consensus sur ces différents sujets. Je me suis attachée notamment, en accord avec tous les membres, à faire émerger les besoins en matière de normalisation remontant du terrain, de les écouter, de constituer des groupes de travail sur des questions qui n'avaient pas encore été traitées par les normes. C'était le cas, par exemple, de la lisibilité de l'offre, qui s'inscrit bien dans le projet de la ministre chargée de l'Apprentissage et de la Formation professionnelle, Nadine Morano, de création d'un “entrepôt de l'offre de formation"[ 1 ]Ce projet est piloté par Centre Inffo. .

Notes   [ + ]

1. Ce projet est piloté par Centre Inffo.