Alain

Le Vern

Alain Le Vern, comme nombre de ses homologues, se déclare très insatisfait des conditions de la décentralisation de la formation et réaffirme le rôle de chef de file des Régions en matière de développement économique.

Par - Le 16 janvier 2005.

Inffo Flash : Dans quelles conditions administratives et financières s'effectue la décentralisation des formations sociales et médico-sociales dans votre Région, initialement prévue au 1er janvier 2005 ?

Alain Le Vern : En Haute-Normandie, le flou le plus total règne sur les conditions de transfert d'une trentaine d'écoles paramédicales, dont les coûts de formation ne sont toujours pas estimés.
Pour ces formations et les formations sociales, le gouvernement nous dit : “la compensation financière s'opérera à l'euro près, avec pour références les trois dernières années budgétaires". Mais chacun sait qu'étant donné les très importants besoins dans ces métiers, les dépenses vont considérablement augmenter ! Le transfert de charges sera infiniment supérieur à celui des ressources. Pour les formations sociales, nous avons dû débloquer en catastrophe 1,3 milliard d'euros lors du vote du budget en décembre 2004, afin d'honorer les salaires du personnel de ces écoles et les bourses de leurs étudiants.

Inffo Flash : Depuis quelque temps, les Régions revendiquent avec force la compétence emploi. Comment expliquez-vous ce phénomène ?

Alain Le Vern - Quand on assure que les Régions ne disposent pas de la compétence emploi, on joue sur les mots.
En tant que chef de file du développement économique, quoi qu'en dise la loi du 13 août dernier [Cette loi a retiré le rôle de chef de file du développement économique aux Régions, ne leur concédant plus qu'un rôle de coordinateur. NDLR], les Régions sont engagées dans les domaines de l'aménagement du territoire, de l'aide aux entreprises et de la formation dans une démarche globale qui favorise l'emploi.
L'action de la Région en matière d'emploi m'apparaît donc parfaitement légitime.

Inffo Flash : La formation fait-elle partie des grandes priorités du Schéma régional de développement économique actuellement en cours d'élaboration ?

Alain Le Vern : Indubitablement. Les ressources humaines sont notre priorité dans une optique de compétitivité, d'innovation et de recherche-développement.
Cela nous semble être la seule forme valable de lutte contre les effets de la mondialisation, et certainement pas la baisse des charges et des salaires.

Dans cette optique, le développement des ressources humaines, et par suite de la formation, joueront un rôle crucial dans ce Schéma. La Région dispose à cet égard d'une véritable expertise en matière d'aide à la formation et à la qualification en direction des petites comme des grosses entreprises

Propos recueillis par Renée David-Aeschlimann