Feuillette

Inffo Flash : Que faites-vous lorsqu'une entreprise vous contacte dans le cadre de son plan de formation ?

Alexandra Feuillette : En premier lieu, nous nous rendons dans l'entreprise pour mettre en place un contexte relationnel personnalisé. Nous prenons connaissance de son projet de formation : a-t-il été mis en place ? Existe-t-il un plan de formation ? En cas de besoin, nous apportons au chef d'entreprise des précisions sur les différents dispositifs existants. En fonction de son environnement, de son marché, etc., nous examinons ensemble ses besoins en formation (compétences nécessaires aux salariés pour améliorer leur productivité, motivation, etc.).

Inffo Flash : La seconde étape de votre mission ?

Alexandra Feuillette : Notre mission consiste ensuite à prendre en charge les démarches administratives, comptables et fiscales de l'entreprise : vérification de l'imputabilité des formations, règlement auprès des organismes de formation, préparation des déclarations annuelles, suivi des dépenses de formation (édition de relevés, etc.), mobilisation de cofinancements publics (État, région, Europe). C'est notamment sur ce dernier point que notre mission prend toute son ampleur. En effet, nous prenons en charge toute l'ingénierie administrative et financière, à savoir le montage et le dépôt du dossier auprès des différents partenaires (Conseil régional, DRTEFP, etc.). Cette démarche serait extrêmement fastidieuse pour les petites structures.

Inffo Flash : Quelles sont les autres facilités que vous apportez à ces entreprises ?

Alexandra Feuillette : Nous éditons chaque année un Guide des formations interentreprises, qui propose aux entreprises des actions de formation collectives, issues des différents besoins recensés par nos conseillers sur le terrain. Pour ce faire, nous lançons chaque année un appel à projets auprès des organismes de formation de Picardie. Nous faisons en sorte que le coût de ces actions de formation soit uniformisé, mais également qu'il y ait des prestations dans chaque bassin d'emploi. En effet,
la mobilité fait partie des freins à la formation, en Picardie. D'autant qu'au sein des petites entreprises, les salariés ont souvent des missions individuelles qui les rendent difficilement remplaçables. Nous avons retenu 31 organismes, afin de répondre à chaque bassin d'emploi de chaque département.

Inffo Flash : Finalement, combien d'entreprises
participent au Guide interentreprises ?

Alexandra Feuillette : Environ 200 entreprises de moins de 250 salariés ont participé au guide en 2006 ; 500 stagiaires ont été formés, ce qui représente 15 000 heures. En 2006, 400 000 euros ont été affectés à ces formations, provenant notamment du Fonds social européen et du Conseil régional de Picardie. Pour 2007, le budget devrait être identique.

Inffo Flash : Quelles contraintes rencontrez-vous ?

Alexandra Feuillette : La principale contrainte est l'absentéisme des salariés, pour cause d'impératif de production de l'entreprise, de
maladie ou autre, etc. Autre difficulté : trouver les entreprises qui acceptent de former, puis trouver les salariés qui ont envie de se former. Enfin, quand tout cela est réuni, il faut trouver le financement. Or, le Fonds social européen entre dans une nouvelle programmation (FSE 2007-2013) et avec l'élargissement de l'Europe, nous risquons de perdre 40 % des enveloppes allouées jusqu'à présent.