Didier
Brossard
Se former au télétravail : méthode
Parce qu'il génère de nouvelles organisations et implique un outillage spécifique, le télétravail ne s'improvise pas. Nombreux sont les cabinets de conseil proposant un accompagnement à sa mise en œuvre, beaucoup moins sont les organismes de formation à l'avoir intégré à leur catalogue. D'où notre intérêt pour la formation au télétravail proposée en FOAD par Cépière Formation1. Didier Brossard, responsable du
programme, rappelle que le télétravail est aussi une opportunité pour les travailleurs handicapés.
Par Centre Inffo - Le 31 août 2007.
Inffo Flash : Quand vous est apparu la nécessité d'une formation au télétravail ?
Didier Brossard : La formation au “Télétravail" est née en 1997. Conçue dans le cadre d'un projet européen2, elle avait alors pour objectif de faci-liter l'insertion professionnelle de personnes reconnues travailleur handicapé. Nous l'avons expérimentée pour la première fois en 1999, dans le cadre d'une formation de 600 heures sur financement DDTEFP avec un accompagnement d'ores et déjà pensé pour être mené à 100 % à distance.
Depuis 2001, cette formation connaît un franc succès, notamment grâce au réseau de formation à distance de la Région Midi-Pyrénées (Pyramide3). Nous accompagnons ainsi chaque année une vingtaine de porteurs de projet qui souhaitent créer leur propre activité ou qui recherchent un emploi en télétravail.
À partir de 2005, nous avons décidé de nous munir de notre propre plate-forme de formation afin de proposer notre formation au télétravail sur l'ensemble du territoire. Nous accompagnons à ce titre des salariés d'entreprise qui souhaitent “organiser leur emploi en télétravail".
Aujourd'hui, nous sommes en train de constituer un “pool d'experts en télétravail", avec pour objectif d'apporter une mission de conseil auprès des entreprises qui entendent implanter le télétravail dans leurs organisations.
Inffo Flash : Qu'est-ce qui différencie une formation au télétravail d'une formation à la bureautique ?
Didier Brossard : Notre formation au télétravail n'a absolument rien à voir avec une formation en bureautique ! C'est une formation en trois points qui vise, premièrement, à permettre à chaque participant demesurer ses capacités personnelles et professionnelles à organiser ses activités en télétravail ; deuxièmement, à maîtriser l'ensemble des outils informatiques nécessaires à l'exercice de ses activités en télé-travail (utilisation d'une messagerie à des fins professionnelles, notions de sécurité, de formats de fichier, recherche sur internet, etc.) et, troisièmement, à proposer un accompagnement à des porteurs de projet (identifier leurs compétences, vérifier celles qui sont “télétravaillables", mettre en place une stratégie de communication et de commercialisation et, enfin, un plan d'action).
Le tout en utilisant la formation à distance pour les mettre en situation de travail à distance.
Inffo Flash : Est-ce que la formation s'intéresse à la dimension psychologique et organisationnelle du télétravail ?
Didier Brossard : Notre formation ne vise pour ainsi dire que cela.
Inffo Flash : Quel est le profil des inscrits ?
Didier Brossard : La moyenne d'âge tourne autour de 40 ans, avec un profil plus études supérieures. Les secteurs d'activité les plus fréquents sont la traduction, l'assistance administrative, commerciale ou juridique, l'infographie, la correction, etc.
Inffo Flash :Quelles sont les principales motivations des stagiaires ?
Didier Brossard : La motivation principale des stagiaires est de mieux gérer l'équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Pour les entreprises, il s'agit essentiellement d'intérêts économiques, notamment en termes de réduction des coûts immobiliers.
Inffo Flash : Quel est, selon vous, l'avenir du télétravail ?
Didier Brossard : Cela fait désormais dix ans que nous pensons que le télétravail a de l'avenir. Maintenant, son avenir est relatif, dans le sens où tout le monde ne peut ou ne souhaite pas – fort heureusement – télétravailler. Ensuite, parce qu'il se heurte à des résistances culturelles.
Enfin, parce qu'il ne bénéficie pas d'un cadre juridique défini. L'accord de 2005 ne suffit pas, une loi cadre serait nécessaire4. Maintenant, s'il pouvait bénéficier d'un relais des pouvoirs politiques (lobbying par rapport à la protection de l'environnement, par exemple), nous pensons sérieusement qu'il peut avoir un avenir.
Cela étant, nous sommes persuadés qu'il se développera, essentiellement sous la forme du télétravail pendulaire (alternance bureau et travail depuis chez soi). Ce système semble être l'un des meilleurs compromis, d'après les différentes enquêtes que nous avons menées auprès de grands comptes de la région toulousaine. Ce sentiment est d'ailleurs partagé, aussi bien par les organisations professionnelles et syndicales que par les directions. Reste à trouver un consensus ! Pour l'instant, ce n'est pas gagné.
Contact :
Courriel: brossard [at] cepiereformation.com (remplacez les indications entre crochet)