Gérard

Larcher

Le ministre délégué à l'Emploi et à l'Insertion des jeunes, invité à clore l'Agora Equal à Paris le 24 juin dernier avec le directeur de l'emploi à la Commission européenne1, s'est exprimé sur la question de l'emploi des seniors.

Par - Le 01 juin 2005.

Inffo Flash : La situation de l'emploi des seniors vous apparaît-elle alarmante,en France comme en Europe ?

Gérard Larcher : Le vieillissement de la population n'est pas une malédiction sociale, c'est une richesse nationale, qu'il faut simplement savoir exploiter. Nous y sommes aidés par les récents rapports de l'Igas, du Conseil d'orientation des retraites et de l'OCDE, qui, tous, concluent à la nécessité impérative d'allonger la durée de l'activité afin de préserver notre système de protection sociale.

Pour le moment, la prise de conscience des entreprises et des branches est inégale, voire faible. Mais l'idée fait son chemin de la nécessité du maintien dans l'emploi de ces travailleurs, via les actions de bilan de compétences, de formation, de VAE, prévus notamment dans l'accord national interprofessionnel sur la formation.

Cela dit, je reconnais que la partie est difficile en période de chômage structurel élevé. Les seniors sont les principales victimes des plans de restructuration. La cessation anticipée d'activité a été encouragée pour aider les jeunes à prendre pied sur le marché du travail avec les résultats que l'on sait. Il faut changer de stratégie...

Inffo Flash : Qu'attendez-vous des partenaires sociaux qui négocient sur ce sujet ?

Gérard Larcher : Cette négociation s'annonce difficile, et ne devrait aboutir qu'à l'automne. En tout état de cause, si ce n'est le contrat de mission, il faut imaginer de nouvelles formes contractuelles. On ne peut continuer d'avoir 500 000 CDD avec une moyenne de durée inférieure à quatre mois et demi, et donc n'ouvrant pas droit au chômage.

Propos recueillis par Renée David-Aeschlimann