Guy

Sapin

Par - Le 29 juillet 2008.

Les 7, 8 et 9 juillet derniers, la rencontre annuelle des Carif-Oref se tenait à Limoges à l'invitation du Prisme Limousin, sur le thème de l'évaluation de leurs missions. Une nécessité, pour les organismes financés sur fonds publics, qui s'inscrit dans un contexte de mutation et de multiplication de ces missions.

Inffo Flash - Pourquoi le thème de l'évaluation a-t-il été choisi pour la rencontre
de l'InterCarif-Oref de Limoges du 7 au 9 juillet dernier ?

Guy Sapin - Au moins pour deux raisons, la première étant que les contrats de projets État-Région, dans lesquels s'inscrit l'activité des Carif-Oref, doivent donner lieu à un système d'évaluation voulu par la Lolf (loi organique relative aux lois de finances) et rendu d'autant plus pertinent dans un contexte de révision générale des politiques publiques. Et par ailleurs, cette politique d'évaluation est non seulement légitime, mais encore permet de réajuster l'action de nos équipes dans le temps. Pour cela, il faut pouvoir co-construire les critères d'évaluation avec nos commanditaires.

IF - Alors, comment harmoniser l'évaluation des Carif-Oref ?

G. S. - Harmoniser l'évaluation des Carif-Oref, ce n'est pas simple, en raison même des disparités régionales touchant tant au statut juridique qu'au contour des missions : information sur la formation, développement de nouveaux services de type prospectif, AIO, professionnalisation des formateurs, etc. À quoi cela rimerait-il, par exemple, de comparer l'activité VAE avec le nombre de Points relais conseil qui
varie considérablement d'une région à l'autre ? Il nous faut davantage élaborer des critères qualitatifs que du comptage d'effectifs...
Il faudrait que chaque Carif-Oref reçoive pour l'année à venir une fiche de mission. C'est déjà le cas pour la majorité d'entre eux, surtout ceux qui ont le statut de GIP, mais aussi pour des structures associatives.

IF - Les changements de statut juridique, notamment vers celui de GIP, et l'évolution des missions des Carif-Oref vers des activités de prospective ont-ils de fortes incidences sur l'activité ?

G. S. - Le champ des mutations économiques est entré, en effet, dans le cahier des charges des Carif-Oref. Cela n'a pas occasionné de grands bouleversements dans la structure de nos personnels. Les documentalistes, par exemple, ont fait davantage d'écriture et d'analyse tant sur le papier que sur le web. Mais les changements de statut, hormis la période de démarrage, n'ont pas eu d'influence notable sur la structure de l'activité, qui reste fondamentalement liée aux dynamiques locales et à la qualité du management. Je dirais que c'est plutôt l'intégration des activités de Carif et d'Oref qui a occasionné le changement de culture du travail le plus profond, dans une optique justement prospective. On était toujours “au bord" de la prospective avec les études et états des lieux, il a suffi de libérer les énergies pour leur donner une dimension dynamique.

IF - Quelles nouveautés ont été apportées par la création de Cités des métiers intégrées, destinées au grand public, comme dans le Limousin et, bientôt, en Aquitaine ?

G. S. - Il est encore trop tôt pour répondre à cette question, et je ne sais pas si de tels rattachements constituent une tendance lourde et de fond. Les Maisons de l'emploi sont aussi censées accueillir le grand public. En ce qui concerne les Carif-Oref, cette dimension n'a jamais été absente, du moins par l'accueil téléphonique et l'accès à des sites d'information. Ce que je crois, par contre, c'est qu'il nous faut rendre intelligibles les études, par les intermédiaires au contact des publics finaux.

Propos recueillis par Renée David-Aeschlimann