Hélène

Benabent

Grand angle sur la Lorraine

Après avoir défini quatre axes prioritaires, le Conseil régional de Lorraine a mobilisé tous les acteurs régionaux pour la préparation du prochain PRDF. Un texte regroupant tous ces apports sera soumis à l'exécutif régional le 17 janvier prochain et le texte définitif devrait être adopté en avril 2005.

Par - Le 01 janvier 2005.

Inffo Flash : Comment préparez-vous le PRDF 2005-2009 ?

Hélène Benabent : La nouvelle équipe régionale a pris en compte les résultats des réunions thématiques qui ont eu lieu précédemment. Pour préparer le PRDF, le Conseil régional a dans un premier temps défini de grandes orientations, puis a mis en place un comité de pilotage. Ce dernier réunit une quarantaine de personnes : membres de la Copire, partenaires sociaux, représentants du rectorat, de l'ANPE, de l'Assedic, des Conseils généraux, du Conseil économique et social régional, des chambres consulaires et de différents organismes intervenant dans le champ de la formation... Parallèlement, les travaux de dix groupes de travail thématiques alimentent la réflexion de ce comité. Des Assises de l'éducation, de la formation et de l'insertion ont également été organisées. Des contributions écrites ont été intégrées au fur et à mesure.
La dernière réunion du comité de pilotage a eu lieu le 15 décembre, et le premier texte élaboré a obtenu l'adhésion de tous les participants. Ce document d'une quinzaine de pages sera soumis à l'exécutif régional le 17 janvier. Ensuite,
se dérouleront les consultations obligatoires prévues par la loi. En avril 2005, le texte définitif sera présenté en séance plénière et décliné en programmes et plans d'action annuels.
Des modalités de pilotage, de suivi et d'évaluation du PRDF seront définies et mises en œuvre. Par ailleurs, la Région pense conforter le comité de coordination régional afin qu'il joue pleinement son rôle et facilite les échanges entre tous les partenaires.

Inffo Flash : Quelles sont les grandes orientations du PRDF déjà définies par le Conseil régional ?

Hélène Benabent : Quatre grandes priorités ont été adoptées.

La première est de favoriser l'accès de tous les Lorrains à une première qualification, ou à une nouvelle qualification dans certains cas. Le problème est particulièrement aigu dans notre région où 2 500 jeunes quittent chaque année le système scolaire sans qualification. Les formations préqualifiantes et qualifiantes de niveau V et IV seront amplifiées. Pour faciliter l'accès à une première qualification, des décisions ont déjà été votées par l'exécutif régional qui ont permis par exemple de “faire sauter" plusieurs verrous. Les Ateliers de pédagogie personnalisée (APP) sont désormais accessibles aux jeunes sortis du système scolaire depuis moins de six mois, sur prescription du DAIP (Dispositif d'aide à l'insertion professionnelle de l'Éducation nationale). Les femmes qui n'ont pas six mois d'expérience professionnelle pourront accéder à certains dispositifs de formation. Les obstacles matériels et financiers à l'accès aux formations seront pris en considération (transports, garde d'enfants, hébergement). Nous souhaitons proposer des possibilités d'hébergement par territoire pour tous les publics... Une éventuelle modulation des allocations versées aux stagiaires sera mise à l'étude afin de favoriser l'accès à la formation dans certains secteurs d'activité.

Deuxième axe : faire vivre l'Ani du 20 septembre 2003 en favorisant l'exercice pour chaque personne de son droit à la formation tout au long de la vie, en particulier en développant la VAE, en contribuant au développement du Dif et des contrats de professionnalisation. Ceci suppose un travail avec les partenaires sociaux et les Opca. Nous souhaitons une offre de formation modulaire et individualisée à travers des dispositifs tous publics par bassin de vie.

La troisième priorité est l'organisation d'une offre de formation équilibrée sur l'ensemble du territoire pour mieux articuler l'offre et les besoins des territoires. La région comporte d'importants bassins industriels et des zones très rurales. La carte des formations devra veiller à la complémentarité de l'apprentissage et de la formation sous statut scolaire. Nous souhaitons favoriser une offre de formation de proximité jusqu'au niveau IV inclus. Il s'agit aussi de constituer des pôles de formation régionaux ou infrarégionaux, notamment pour les filières régionales (transports, agriculture, hôtellerie, BTP, logistique) ou à faible effectif, comme les métiers d'art par exemple. L'approche territoriale doit être affinée en tenant compte notamment de l'inscription de la Lorraine dans une “grande région" qui comprend la Sarre, le Luxembourg, la Wallonie, et la Rhénanie-Palatinat. Les formations en langue doivent être développées pour faciliter les coopérations transfrontalières.

La quatrième priorité concerne l'amélioration de la qualité de l'offre de formation. Cette priorité concernera en particulier la professionnalisation des formateurs de l'apprentissage et de la formation continue, le développement de dispositifs expérimentaux et innovants dont la FOAD, ou encore la mise en place d'une mutualisation des ressources pédagogiques des organismes de formation.

Propos recueillis par Patricia Gautier-Moulin