Jean-Paul

Anciaux

L'objectif fixé à 300 Maisons de l'emploi en 2007 par le plan de cohésion sociale aura du mal à être atteint. Seule une quarantaine fonctionne aujourd'hui. Mais dans celles-ci, le partenariat diversifié mis en place permet d'envisager l'avenir de façon positive.

Par - Le 01 octobre 2006.

Inffo Flash : À quoi attribuez-vous la montée en charge très progressive des MDE ?

Jean-Paul Anciaux : La démarche Maison de l'emploi doit, pour exister, refléter avant tout une volonté locale. Élus, acteurs économiques, membres du SPE doivent se mettre d'accord sur des objectifs et une offre de services communs en direction des demandeurs d'emploi et des entreprises du bassin d'emplois. Il ne peut y avoir de dirigisme en la matière, qu'il s'agisse de l'État ou d'une collectivité locale. L'habitude du travail en partenariat compte aussi beaucoup ; quand elle préexiste localement comme dans l'Ouest de la France, les choses se passent bien.

Inffo Flash : Des incompréhensions ne persistent-elles pas entre des élus locaux et les partenaires clés que sont l'Unédic et l'ANPE ?

Jean-Paul Anciaux : Lorsque nous avons commencé à réfléchir sur le concept avec l'ANPE et l'Unédic au niveau national, nous avons réalisé un travail remarquable sur les offres de services possibles. Sur le terrain, un certain conservatisme dans les habitudes différentes de travail peut produire des situations très contrastées. Les relations avec les élus ne sont pas toujours simples pour le SPE, dont le positionnement institutionnel ne favorise habituellement pas ce type de contact.

Inffo Flash : La revendication plusieurs fois exprimée de la présidence systématique des MDE par des Intercommunalités vous semble-t-elle justifiée ?

Jean-Paul Anciaux : Non. J'ai été avec Gérard Larcher un des ardents défenseurs de l'ouverture de la présidence des MDE à titre exceptionnel à des partenaires sociaux, agents de développement économique, ou même chefs d'entreprise. De fait, on s'aperçoit que ce sont les collectivités territoriales qui président les MDE dans leur écrasante majorité. Il n'y avait donc pas lieu de réclamer une exclusivité.

Inffo Flash : Quelle forme devrait prendre le partenariat avec le monde économique au sein des MDE, notamment pour exprimer les besoins en formation ?

Jean-Paul Anciaux : Ce partenariat est bien sûr indispensable. Les organismes consulaires sont un élément clé de la mise en place d'une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences sur les bassins d'emplois couverts par les MDE. Sur l'Autunois, que je connais bien, les clubs de chefs d'entreprise travaillent en bonne intelligence avec l'ANPE au sein de la MDE. La collaboration entre Gréta, Afpa et entreprises doit être exemplaire sur le terrain, afin d'être au plus près des besoins en qualifications des entreprises.

Inffo Flash : Les Régions se sont d'abord montrées assez réticentes à s'associer aux Maisons de l'emploi, estimant ne pas avoir été consultées à ce sujet. La situation a-t-elle évolué ?

Jean-Paul Anciaux : Il va sans dire que je souhaite la présence des Conseils régionaux comme généraux aux conseils d'administration des MDE. Cela est d'ailleurs prévu dans le cahier des charges. Je déplore toutefois les oppositions systématiques, aujourd'hui fort heureusement apaisées. Il faut former, là ou il faut, dans les métiers et les secteurs qui recrutent. Pour cela, la vision territoriale des MDE est irremplaçable, et ne peut qu'être un bon outil de repérage pour les politiques régionales de formation.