Loïc

Delachaux

Loïc Delachaux est directeur de la solidarité départementale au Conseil général du Cantal.

La diminution continue du nombre de bénéficiaires du RMI dans le département du Cantal ne fait qu'encourager le Conseil général à déployer une nouvelle palette d'actions en faveur de l'insertion – notamment professionnelle. En attendant le RSA. Explications.

Par - Le 15 octobre 2008.

Inffo Flash - Le Conseil général du Cantal a adopté le programme département d'insertion (PDI) pour la période 2007-2009. Quelles en sont les grandes orientations ?

Loïc Delachaux - La politique départementale d'insertion intéresse – ce chiffre date du 30 juin dernier – 1 931 bénéficiaires du RMI, en diminution de 4,8 % par rapport à juin 2007. Au 31 décembre 2007, 74 % des allocataires qui étaient depuis plus de trois mois dans le dispositif avaient un contrat d'insertion en cours de validité. Par ailleurs, le nombre d'allocataires payés pour 1 000 personnes âgées de 20 à 59 ans s'établit dans le Cantal à 20,3 %, contre 27,3 % pour l'Auvergne et 33,9 % pour la France entière (chiffres Statiss, du 1er janvier 2007). Et 392 contrats d'avenir et 59 CI-RMA ont été signés en 2007 (y compris les renouvellements).

Ces chiffres invitent à un triple commentaire : tout d'abord, sur l'importance de l'investissement de l'ensemble des acteurs dans la politique d'insertion, avec un taux de contrats aidés rapportés à la population supérieur à la moyenne nationale ; ensuite, le pourcentage d'allocataires du RMI rapporté à la population reste très inférieur à la moyenne nationale ; enfin, la diminution du nombre de bénéficiaires fait suite à une relative stabilité de 2004 à 2007, et s'inscrit dans le prolongement d'une tendance longue (2 519 en 1997, 1 964 en 2003).
Les orientations du PDI 2007-2009 visent à déployer une palette d'actions suffisamment diversifiée pour permettre de contractualiser avec les bénéficiaires du RMI sur des objectifs adaptés aux difficultés rencontrées : insertion sociale, lutte contre l'illettrisme, santé, actions concernant des agriculteurs en difficulté ; logement ; insertion professionnelle. Ce programme devrait mobiliser annuellement une enveloppe de l'ordre de 1,9 million d'euros au titre de l'insertion, dont au moins 60 % pour l'insertion professionnelle.

IF - Quel partenariat votre département a-t-il mis en place avec la Région pour insérer durablement les bénéficiaires du RMI ?

L. D. - Afin de privilégier une insertion professionnelle durable des bénéficiaires du RMI, une réflexion est engagée entre le Conseil régional et le Conseil général au-delà du dispositif de formation de droit commun. Aux termes de ces concertations, le PRDF prévoit, à travers l'une de ses fiches-actions, l'optimisation des dispositifs de formation en direction des personnes en situation d'exclusion et de handicap. De même, le schéma régional des formations sanitaires et sociales aborde cette problématique. L'objectif reste à ce jour à concrétiser.

IF - Quelle place accordez-vous à la formation pour l'insertion professionnelle des bénéficiaires des actions du PDI ?

L. D. - L'engagement du Conseil général dans la mise en œuvre de la politique de l'emploi aux côtés de l'État n'a cessé de prendre de l'importance : participation aux instances relatives à l'emploi et à l'insertion par l'activité économique mises en place au niveau des territoires et au niveau départemental ; collaboration pour la mise en œuvre des contrats aidés et le suivi de l'action d'accompagnement des structures de l'insertion par l'activité économique.

Ainsi, l'engagement du Département dans la prescription des contrats aidés s'est poursuivi régulièrement, plaçant fin 2006 le Cantal parmi les premiers au niveau national pour le taux de réalisation du plan de cohésion sociale. L'objectif visé est de conforter l'insertion des bénéficiaires du RMI, en mettant en place, en liaison avec l'ANPE, le suivi des personnes en contrats aidés et des bilans périodiques de leur situation, et en organisant la formation à partir du diagnostic initial et du projet professionnel. Toutefois, si les résultats quantitatifs peuvent être qualifiés de satisfaisants, il existe une marge de progression pour ce qui concerne la réalisation du volet formation : c'est la raison du partenariat avec le Conseil régional, dans le cadre du plan régional de développement des formations professionnelles.

Autre illustration : la convention relative à la mise en œuvre par l'Association pour la formation et l'accompagnement des personnes en contrats aidés (Afapca) d'une prestation d'accompagnement et de mise en œuvre de formations pour les bénéficiaires du RMI du Cantal salariés en contrat d'avenir, a permis d'organiser l'élaboration du projet professionnel et l'accompagnement vers la formation pour 25 parcours en contrat d'avenir, avec l'aide du FSE.

Par ailleurs, la convention signée avec l'ANPE a permis, au-delà de la mise en œuvre des contrats aidés, d'organiser un accompagnement spécifique favorisant la complémentarité et la mutualisation des compétences entre le dispositif RMI (service insertion et service social) et l'ANPE. L'objectif principal de cette contractualisation est la consolidation du dispositif d'insertion professionnelle en renforçant les moyens humains mis à la disposition des bénéficiaires du RMI. Actuellement, et depuis le 1er avril 2006, 3,2 ETP sont mobilisés et répartis sur les trois Agences locales.

D'autres exemples peuvent être cités : la prise en charge financière de la préparation du permis de conduire, le dispositif d'accompagnement des créateurs d'entreprise bénéficiaires du RMI, la participation du Conseil général au Plie porté par la communauté d'agglomération du Bassin d'Aurillac, ou encore le cofinancement de l'École de la deuxième chance.

Propos recueillis par Knock Billy