Marie-Laure

Balmès

Nord-Pas-de-Calais : la GPEC gagne à être connue.

La DRTEFP de Nord-Pas-de-Calais vient d'inviter près de 300 chefs d'entreprise et responsables syndicaux pour témoigner de la mise en place de la GPEC au sein de leur entreprise. Marie-Laure Balmès, directrice régionale du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle, répond à nos questions.

Par - Le 15 octobre 2008.

Inffo Flash - Quel bilan pouvez-vous faire de la mise en place de la GPEC depuis la loi du 18 janvier 2005 qui oblige à négocier sur ce thème dans certains établissements (150 salariés et plus) ou groupes (au-delà de 300 salariés) ?

Marie-Laure Balmès - En Nord-Pas-de-Calais comme ailleurs en France, la montée en charge est progressive : 39 % des entreprises de 300 salariés et plus ont engagé les négociations, 15 % ont conclu un accord, 24 % sont en cours ; 53 accords dans la région couvrent 60 000 salariés.

On vérifie, une fois encore, avec ce texte, que l'incitation législative aide bien souvent à “faire le bonheur des gens malgré eux", dans l'intérêt général : au départ, la GPEC est souvent jugée complexe et peu attractive, mais une fois engagées les négociations, tous en relèvent le véritable intérêt.

IF - En septembre, vous avez convié près de 300 chefs d'entreprise et responsables syndicaux pour débattre de la mise en place de la GPEC au sein des entreprises de la région. Quelles conclusions en tirez-vous ?

M.-L. B. - Cette rencontre a été passionnante, car nous avons entendu s'exprimer de véritables problématiques d'entreprises, sans langue de bois, avec des responsables d'entreprises et d'organisations syndicales qui n'étaient pas toujours d'accord sur tout, mais qui s'écoutaient et avaient construit ensemble des réponses concrètes à des problèmes concrets de la vie quotidienne de leur entreprise.

La crainte qui accompagne souvent la GPEC, assimilée à la préparation d'un plan de sauvegarde de l'emploi, a été abordée sans tabou, et la clarification sur ce point est essentielle pour que le dispositif prenne vraiment son essor. Des exemples de mobilité professionnelle interne réussie ont été donnés. Nous avons aussi pu assister à des échanges “de fond" sur les approches différenciées par des militants d'organisations syndicales représentatives.

IF - Y a-t-il en Nord-Pas-de-Calais une politique globale pour renforcer l'utilité de la GPEC dans les entreprises où la négociation sur ce thème est obligatoire et inciter les TPE et PME à s'engager dans cette démarche ?

M.-L. B. - En Nord-Pas-de-Calais, l'État (DRTEFP) et la Région ont inscrit au contrat de projets leur volonté d'accompagner, dans chaque territoire, à partir d'un cadrage régional, un dispositif local partenarial d'appui à la GPEC pour les PME.

Nous négocions aussi avec la Copire, très active dans notre région, pour faire progresser cette GPEC territoriale, car même si l'exemple doit venir des plus grandes entreprises, il est bien clair que le besoin d'approche prévisionnelle de l'évolution des métiers concerne tout autant les PME, alors même qu'elles sont moins outillées en interne pour y faire face.

IF - Justement, les partenaires sociaux ont entamé une négociation au niveau national sur cette démarche. Selon vous, que peuvent espérer les entreprises et les salariés dans votre région ?

M.-L. B. - Ces négociations nationales, à articuler avec celles sur la formation professionnelle, sont d'une très grande importance pour tous les salariés de toutes les régions. Il faut collectivement nous préparer à vivre les mutations comme un état continu et armer les salariés pour qu'ils puissent les vivre sans impact dramatique sur leur vie professionnelle.

Propos recueillis par Knock Billy

Contact :

DRTEFP, Les Arcades de Flandre,

70, rue Saint-Sauveur, BP 456, 59021 Lille cedex. Tél. : 03 20 96 48 60 ; _ site : www.npdc.travail.gouv.fr