Maurice

Monoky

Modernisation du marché du travail : quel avenir pour le réseau national des Ateliers de pédagogie personnalisée ?

Par - Le 22 août 2007.

Inffo Flash : Pouvez-vous rappeler les objectifs de l'APapp ?

Maurice Monoky : Il s'agit premièrement de mettre en place et développer des services en direction des APP et des partenaires, qui permettent d'assurer la continuité des activités de la mission d'appui et de liaison des APP assurée par Algora jusqu'au 31 décembre 2007. L'association veillera à assurer un tuilage et une continuité entre les activités développées par les deux structures, amenées à fonctionner en parallèle pendant quelques mois.

Le deuxième objectif vise à piloter la constitution d'une organisation du réseau national des APP prenant en compte les fondamentaux de la démarche APP, dont celui définissant le “fonctionnement en réseau".
Il s'agit donc d'organiser une large concertation aux niveaux national et régional sur ce sujet, avec tous les partenaires impliqués dans le fonctionnement, le financement et l'utilisation des services développés par les APP ; de définir au travers de cette concertation les contours de l'animation nationale, des animations régionales et du fonctionnement en réseau (en termes de contenus et de services, de modes de représentation des acteurs du réseau, de structure(s) juridique(s) et de moyens humains, matériels et financiers) ; d'assurer la mise en œuvre de cette organisation avec les structures créées à cet effet ou préexistantes et, enfin, d'articuler la période de démarrage de la nouvelle organisation avec les activités de la présente association.

Inffo Flash : Combien d'adhérents à ce jour ?

Maurice Monoky : L'Apapp a enregistré près de 300 adhérents au 15 juillet 2007, issus des APP, mais aussi des organismes porteurs, voire de certaines DRTEFP.

Inffo Flash : Quel rôle pour l'Apapp dans le lancement du dispositif APP-entreprise ?

Maurice Monoky : L'Apapp s'est engagée dans une première phase d'expérimentation afin d'arrêter les contours opérationnels. Un partenariat avec l'Éducation nationale (GIP porteur) est également prévu pour assurer la pleine charge de ce dispositif à l'échelle nationale.

Inffo Flash : Avez-vous déjà pris des contacts avec différents partenaires ?

Maurice Monoky : Sur le plan des rencontres avec la DGEFP, le paradoxe domine. Les conclusions de la commission sénatoriale sur la formation professionnelle stipulent le nécessaire recentrage des dispositifs sur la personne, le partenariat et la proximité. C'est exactement ce que le dispositif des APP a développé depuis vingt ans ! Néanmoins, une recomposition a été décidée au détriment du label et du service APP rendu à la population (tout public, démarche pédagogique et financement spécifique). Difficile de comprendre la volonté de l'État dans ce cadre. Nos rencontres avec l'Éducation nationale ont été constructives, en partie du fait qu'environ 50 % du réseau est porté aujourd'hui par un Gréta. Enfin, notre rencontre avec Marie-Laure Meyer, conseillère régionale île-de-France et membre de l'ARF, nous a conforté dans un premier temps quant à la nécessité de réfléchir à la reprise d'une animation à caractère national des APP (inter réseaux, interrégionale ?). Mais à ce jour, la fin du concept APP porté par l'État ne permet plus de concevoir une animation d'un réseau qui n'en sera plus un. Une interpellation de l'ARF dans ce cadre est à nouveau prévue, afin de réfléchir sur des axes de travail communs avec certaines Régions.

Inffo Flash : Quelles sont les prochaines rencontres prévues ? Avec quels objectifs ?

Maurice Monoky : Nous avons prévu une rencontre avec l'Opcalia, l'ANLCI, le ministère de l'Agriculture, les partenaires sociaux, voire avec l'Association des maires de France. L'objectif étant de vérifier que le débat sur l'importance d'un dispositif de proximité de formation générale ouvert et gratuit pour tous, qui correspond aux fondamentaux de l'éducation permanente tout au long de la vie, mobilise. Ceci, afin de
réparer la mise en place d'un groupe de ravail préfigurant le Comité d'orientation et de suivi des APP, peut-être en 2008.

Inffo Flash : Le nouveau dispositif d'animation doit-il, selon vous, conserver une organisation nationale ou chercher à privilégier une dimension interrégionale ? Avec quels financements ?

Maurice Monoky : Le désengagement de l'État réinterroge nécessairement le devenir des APP et de l'Apapp elle-même. Il est important de privilégier la dimension interrégionale, en s'appuyant sur quelques régions volontaires. Le problème de calibrage des services proposés par l'Apapp dépendra des financements obtenus, ce qui reste à ce jour très difficile à cerner (Opca, Europe, etc.).

Inffo Flash : Vingt ans après la création des APP, comment situez-vous ce dispositif dans le paysage français ? Comment souhaiteriez-vous le voir évoluer ?

Maurice Monoky : Il est plus que jamais d'actualité, à la fois par sa spécificité d'intervention (“formation générale"), son mode d'intervention (“pédagogie personnalisée - apprendre à apprendre") et son rôle d'éducation permanente en proximité (“ancrage territorial
en réseau à l'échelle des municipalités et des agglomérations…").
Son évolution aurait pu se traduire par le portage d'une dynamique “pôle d'excellence formation générale et compétences de base en territoire", en préservant d'ailleurs les nécessaires réalités de pratiques pédagogiques “nuançables" entre autoformation accompagnée et lutte contre l'illettrisme, tout en assurant une cohérence territoriale à taille humaine en lien avec les contrats de pays, le programme ANRU, voire avec les Maisons de l'emploi et de la formation, dans un souci de cohésion sociale.

Propos recueillis par Nicolas Deguerry

Contact : app.algora.org/APapp/APapp.asp