Paul-Dominique
Pomart
Le groupe Bayard, “entreprise formatrice".
Plus de 60 % des 950 salariés que compte le groupe de presse Bayard ont bénéficié d'une formation en 2006. Son effort annuel de formation, explique Paul-Dominique Pomart, responsable de la formation et du développement des compétences du groupe, s'élève à près de 1,8 million d'euros (soit 4 % de sa masse salariale).
Par Centre Inffo - Le 18 juin 2007.
Inffo Flash : Comment traitez-vous les demandes de formation individuelles, qu'elles soient diplômantes ou qualifiantes ? Combien de demandes annuelles en moyenne ? Quel montant avez-vous réservé au financement de ces formations au titre du plan de formation 2007 ?
Paul-Dominique Pomart : Les salariés expriment des demandes individuelles de formation à l'occasion notamment des entretiens annuels d'évaluation. Elles sont prises en compte dans la mesure où elles sont validées par les responsables de service et qu'elles entrent dans notre cadre budgétaire. Certaines relèvent du Dif. Près de 60 % des 950 salariés de Bayard suivent chaque année au moins une action de formation, souvent très courte (entre un et trois jours).
Notre budget annuel “vif" de formation est de 640 000 euros, consacré directement à l'achat de formation à l'extérieur. Notre effort de formation global s'élève à un peu plus de 1,7 million d'euros, soit près de 4 % de la masse salariale du groupe. Les actions de formation réalisées dans le cadre du plan représentent plus de 15 000 heures.
Inffo Flash : Quelle part des salariés de Bayard recourt au Dif dans le cadre du plan de formation ? Combien cela vous coûte-t-il ?
Paul-Dominique Pomart : En 2006, entre 9 % et 10 % des salariés de Bayard ont fait valoir leur droit au Dif. Une grande partie de ces demandes concerne les formations linguistiques (qui ne font pas partie des thèmes “prioritaires" retenus par l'accord de branche presse signé en 2005), que nous prenons en charge dans le cadre du plan. Celles qui, par contre, relèvent des thèmes “prioritaires" (formations techniques, journalistiques, etc.), font l'objet de demande de financement auprès de notre Opca, Médiafor.
Fin 2006, 1 625 heures de formation Dif ont été consommées sur 44 000 heures acquises (depuis la promulgation de la loi en 2004). Le budget 2006 dédié au financement du Dif “non prioritaire" (donc non financé par Médiafor) était de 80 000 euros, dont 50 000 euros effectivement dépensés. Dans le cadre du plan 2007, sur les 640 000 euros, nous prévoyons de consacrer près de 60 000 euros (soit 10 %) pour le Dif “non prioritaire".
Nous observons une lente montée en charge des demandes Dif : depuis le début de l'année, nous en avons enregistré un peu plus de 15 %.
Inffo Flash : La fongibilité entre les formations relevant du plan de formation et celles relevant du Dif est-elle une réalité à Bayard, ou y a-t-il une séparation entre les deux dispositifs ?
Paul-Dominique Pomart : Chez Bayard, nous constatons beaucoup plus de fongibilité entre le congé individuel de formation (Cif) et le Dif qu'entre le Dif et le plan de formation. Lorsque la demande de financement d'un Cif est rejetée par Médiafor, souvent, le salarié fait valoir son droit au Dif dans son recours. Depuis, cette année, nous observons une légère évolution. Dans le cas où la demande de formation vient s'ajouter aux actions prévues dans le cadre du plan, et qu'elle n'est pas une formation adaptation (mais au maintien et au développement dans l'emploi), nous suggérons au salarié l'utilisation de son droit à Dif, sans qu'il y ait de refus.
Inffo Flash : Compte tenu de l'impact du choc démographique sur la vie des entreprises, quelle part Bayard accorde-t-il dans ses plans de formation au maintien en emploi des salariés seniors ?
Paul-Dominique Pomart : Depuis deux ans, nous proposons des “points carrières", réalisés en interne, aux salariés de plus de 45 ans, sur la base du volontariat. Au cours de l'entretien d'évaluation, les responsables de service peuvent proposer au salarié senior qui le désire de faire un point de carrière avec le responsable ressources humaines de son secteur d'activité. Nous avons formé (sur le plan formation) les responsables des RH à la tenue de ces entretiens de carrière.
L'objectif de cette politique est de faire prendre conscience à cette catégorie de salariés qu'ils ont à prendre en main leur deuxième ou troisième partie de carrière. Cette prise de conscience peut déboucher sur des idées de réorientation ou des demandes de formation. Sur les 570 salariés formés, en 2006, 150 à 200 avaient plus de 45 ans.
Inffo Flash : Où en êtes-vous sur l'exécution du plan 2007 ?
Paul-Dominique Pomart : Nous sommes en juin et respectons le calendrier classique d'exécution de plan. Il y a toujours, comme dans un plan, des demandes qui répondent à des besoins purement individuels et d'autres qui sont liées à des impératifs collectifs : évolutions technologiques, changement de système de gestion financière, changement du système de gestion des abonnements, management, etc. Nous sommes en phase avec notre calendrier.