Un accord-cadre national pour développer l'apprentissage
Par ailleurs, l'ARF a signé avec le gouvernement, en juin dernier, un accord pour la mise en œuvre du plan de cohésion sociale. Jean-Paul Denanot, vice-président de l'Association des Régions de France, président de la Commission formation professionnelle de l'ARF1, présente son point de vue sur ce texte.
Par Centre Inffo - Le 01 octobre 2005.
Inffo Flash : Pour quelles raisons l'ARF a-t-elle d'abord refusé de s'associer à l'accord-cadre national ?
Jean-Paul Denanot : Une fois de plus, les Régions qui ont pourtant les compétences en matière d'apprentissage, ont été mises devant le fait accompli par un gouvernement qui a lancé une opération de communication sans avoir réglé préalablement les conditions de mise en œuvre, renvoyant à des accords de dupes sur la question du financement.
Les Régions ont été poussées à accepter l'accord national et les accords régionaux d'objectifs et de moyens pour récupérer les financements relatifs à l'apprentissage qui ont désormais disparu de la Dotation globale de décentralisation (DGD) aux Régions et qui se retrouvent dans ces accords. Elles persistent à penser que la simple logique de dévolution de la compétence apprentissage devrait entraîner un versement à leur profit de la taxe d'apprentissage.
Inffo Flash : Que reste-t-il à faire, selon vous, pour atteindre l'objectif des 500 000 apprentis en 2009 ?
Jean-Paul Denanot : Il reste à convaincre les jeunes qui n'ont pas toujours une bonne image de l'apprentissage dans certaines professions. Et ce ne sont pas les projets de décrets sur le travail de nuit, des dimanches et jours fériés que le gouvernement s'apprête à publier qui vont améliorer cette vision. L'apprentissage doit, certes, présenter toutes les facettes d'un métier qu'un jeune sera amené à exercer une grande partie de sa vie, mais est-il bien utile de le faire travailler de nuit et le dimanche à 15 ans ?
Inffo Flash : Vous avez proposé, en avril dernier, que les lycées professionnels ruraux s'ouvrent davantage à l'apprentissage et aux formations initiales et continues...
Jean-Paul Denanot : Les Régions sont très préoccupées de l'incidence qu'aurait une montée en puissance non maîtrisée de l'apprentissage sur les sections de formation initiale dans les lycées professionnels. Elles refusent de mettre en concurrence les deux systèmes de formation initiale et demandent avec insistance d'avoir une véritable maîtrise de la carte des formations professionnelles, comme le prévoit la loi du 13 août 2004, mais qui ne se traduit pas dans les faits. Il s'agit d'un préalable à la mise en synergie des deux voies de formation qui sera particulièrement nécessaire en milieu rural.