Les premiers pas de la nouvelle démarche qualité (matinée Afnor)

Obligatoire à partir de 2021 pour mobiliser des fonds publics et mutualisés, la nouvelle certification qualité commence à se déployer. Le groupe Afnor y a consacré une matinée d'information jeudi 7 novembre. Au delà de la mise en conformité, les prestataires de formation doivent en saisir les enjeux stratégiques. Ce même jour, le ministère a dévoilé le nom de la marque de la nouvelle certification nationale qualité: Qualiopi.

Par - Le 08 novembre 2019.

Cette fin de semaine marque une étape symbolique dans le lancement du volet 2 de la démarche qualité. Dans l'attente de l'annonce par le ministère du Travail du nom de la marque de la nouvelle certification nationale qualité, prévue l'après-midi même, le groupe Afnor avait donc invité les organismes de formation à une matinée d'information. Dans le grand amphithéâtre de la Maison des océans et de la biodiversité, ils étaient nombreux ce mercredi 7 novembre à saisir l'importance de ce levier de performance dans la mise en oeuvre de la réforme. Véritable garde-fou d'un marché de l'apprentissage libéralisé et de la désintermédiation du CPF, la nouvelle démarche qualité a été structurée et renforcée par la loi du 5 septembre 2018. " Il nous fallait une garantie plus forte. La nouvelle marque va devenir la référence pour les professionnels de la formation et le grand public ", rappelle François-Xavier Garancher de la DGEFP. A quelques semaines du lancement du site puis de l'application CPF, impossible, en effet, de la dissocier des enjeux de la réforme.

De nouveaux marchés

Cette place de marché sur laquelle les organismes de formation pourront proposer et valoriser leur offre les fera entrer dans une nouvelle ère. Les relations avec le titulaire du compte se font sans intermédiaire et sont régies par les conditions générales de vente (CGU). A terme, des évaluations des stagiaires seront disponibles. Ce parcours d'achat direct sera la première pierre du nouveau système. " Nous travaillons actuellement sur la gestion des abondements des entreprises ou d'autres financeurs, comme le prévoit la loi ", précise Catherine Carradot de la Caisse des dépôts et consignations (CDC). On le comprend, l'enjeu est de taille pour les prestataires de formation au regard d'un marché porté par 33 millions de comptes ouverts et la nécessité comprise par beaucoup d'entreprises de jouer la carte du co-financement. Ces nouvelles opportunités exigent l'obtention de la nouvelle certification qualité. Des pionniers sont déjà audités par les certificateurs jugés recevables par le Cofrac (voir liste). L'Afnor en fait partie et dresse un premier bilan.

Des points de vigilance

Le spécialiste de la certification a réalisé une enquête en ligne auprès de 1 000 organismes de formation. Pour 80% des répondants, le référentiel est bien maîtrisé. Les audits livrent également des enseignements. " Nous avons identifié quelques points de vigilance comme sur des indicateurs tels que celui de la diffusion des indicateurs de résultats, ou celui de la prévention des abandons, ou encore celui de la collecte des appréciations des financeurs", confirme Philippe Bourdalé, responsable de la gamme formation professionnelle d'Afnor certification. Sur le terrain, les situations s'avèrent plus contrastées selon la maturité du prestataire de formation en matière de démarche qualité. " Pour certains, il s'agit de passer d'une tradition orale à des process formalisés et des outils de traçabilité", explique Gwenola Tomine, auditrice qualité. Avant de se lancer dans le process d'audit , les organismes de formation ont donc intérêt à s'approprier le référentiel, interroger leur positionnement et leur organisation. "Nous sommes là pour accompagner et informer les prestataires de formation dans leur démarche mais aussi pour leur permettre de respecter les exigences du critère 5 dédié au développement des compétences de leurs collaborateurs ", indique Olivier Gauvin de l'opérateur de compétences Akto qui représente les branches des professionnels de la formation.