En Finlande aussi, une réforme majeure de la formation professionnelle

Par - Le 23 mars 2018.

La plus importante réforme depuis 20 ans : c'est ainsi que le gouvernement finlandais présente la nouvelle loi sur l'enseignement et la formation professionnels, entrée en vigueur au 1er janvier 2018.

Objectif : placer les besoins en compétences des individus et des entreprises au cœur du système.

Tour d'horizon du « big bang » à la finlandaise.

Rendre les parcours plus flexibles et renforcer la formation en entreprise

La réforme concerne à la fois l'enseignement professionnel au niveau du secondaire supérieur, l'apprentissage, la formation des adultes, sous la responsabilité du Ministère de l'éducation et de la culture. Formation initiale comme continue vont désormais relever du même cadre de loi et de financement.

L'exposé des motifs de la réforme dresse le constat d'un monde du travail qui se transforme, de métiers qui émergent et disparaissent, de technologies et manières d'apprendre qui évoluent, et de compétences à développer tout au long de la vie professionnelle.

Chaque apprenant va désormais bénéficier d'un « plan personnalisé de développement des compétences », avec un parcours individualisé en fonction de ses besoins en compétences. L'évaluation au fur et à mesure des compétences acquises doit permettre de réajuster le parcours. La durée de la formation pour les élèves de la voie professionnelle (niveau secondaire supérieur), précédemment de 3 années, devient flexible.

La part de la formation en entreprise pour les alternants sera accrue, avec des temps d'intervention de l'organisme de formation organisés sur le lieu de travail, et un renforcement des liens entre formateurs et tuteurs. La formation en situation de travail va également être renforcée, en particulier pour les adultes actifs chez qui l'apprentissage constitue une modalité de formation très populaire en Finlande.

Les examens organisés sous forme d'épreuves de validation des compétences devront désormais principalement être organisés sur le lieu d'activité.

Simplifier l'environnement légal et le cadre de certifications

En Finlande, la plupart des institutions de l'enseignement et la formation professionnelle initiale sont gérées par les autorités locales, au niveau des 311 municipalités du pays.
Un seul agrément vaudra désormais à la fois licence pour dispenser les contenus de formation, et habitation à organiser les épreuves de certification finales.

Le nombre de certifications professionnelles existantes va être réduit de 351 à 164 ; les compétences émergentes pourront être ajoutées comme modules optionnels ou spécialisations au sein d'une certification existante, alors que précédemment elles nécessitaient d'en créer de nouvelles.

Le nombre de comités nationaux en charge de statuer sur les qualifications va être réduit de 91 à environ 40.

Indexer le financement sur les résultats

Les prestataires de formation percevront désormais un financement calculé pour 50 % en fonction du nombre d'apprenants, pour 35 % par rapport au nombre de ceux ayant obtenu tout ou partie de la qualification visée, et pour 15 % sur leur accès à l'emploi ou poursuite d'études.
Jusqu'ici, le financement des prestataires ne dépendait que du nombre d'étudiants et des prix unitaires fixés par le Ministère de l'éducation et de la culture.

Ce nouveau système se veut incitatif vis-à-vis des prestataires de formation, afin qu'ils développent l'individualisation des parcours et des services de guidance pour mieux lutter contre les abandons en cours de formation.

La réforme a été précédée par l'organisation de conférences régionales associant les prestataires de formation, et une phase de tests.
Son déploiement sera progressif jusqu'en 2022, et une vingtaine d'ambassadeurs de la réforme accompagneront les acteurs de la formation dans leur appropriation de ces changements « coperniciens ».

Plus d'informations :

Source : Centre Inffo, Départment Régions Europe International, 23 mars 2018