Une carrière dans l'intérim ? Pensez aux métiers de l'assistanat
Par Nicolas Deguerry - Le 15 mai 2010.
L'administratif bien sûr, mais aussi l'export, le juridique, la vente, les ressources humaines, la formation, le marketing, la communication, etc., tous ces domaines et bien d'autres ont en commun le recours aux métiers de l'assistanat. Avec quelques 250 000 départs à la retraite prévus en 2010, ceux-ci apparaissent comme un gisement d'emplois. Comment alors expliquer le nombre d'assistant(e)s qui peine à décrocher un travail ?
« Le métier se spécialise », explique Patrick Vanoli, responsable de l'emploi intérimaire de la branche tertiaire et services chez Randstad France et manager des « centres expert »[ 1 ]L'unité spécialisée d'une agence.. « Aujourd'hui, par exemple, l'assistanat de direction évolue beaucoup vers une fonction d'office manager », c'est-à-dire une fonction d'encadrement des personnes de bureau, « de même pour les assistants qui travaillent dans l'industrie (métallurgie, aviation, BTP, etc.), qui se doivent de détenir des compétences de plus en plus techniques ». Et d'évoquer un problème d'adéquation entre les profils et l'évolution des missions. « Certes, on ne peut pas considérer le secteur comme en tension au regard du nombre de demandeurs d'emplois, mais le fait est que, beaucoup plus qu'un métier ou une qualification, nous recherchons désormais des compétences, de plus en plus précises et spécialisées ; c'est par exemple le cas dans le BTP, qui recrute des profils un peu techniques sachant constituer des dossiers de réponse d'appels d'offres. »
Une compétence attendue qui implique que Randstad ne recherche pas sur ses bases de données à partir d'une requête « secrétaire » ou « assistant(e) » mais cible directement la compétence « savoir constituer des dossiers de réponse d'appels d'offre ». D'où un effort de formation soutenu par l'Institut des métiers et des compétences, l'organisme de formation de Randstad, pour « travailler sur la notion de compétences manquantes », précise Patrick Vanoli. « On propose par exemple de suivre une formation d'environ 35 heures pour acquérir la compétence « Dossier d'appels d'offre – secteur BTP », soit dans le cadre du plan de formation soit dans le cadre de contrats aidés par le FAF-TT, voire dans le cadre du DIF ». Un accès à la formation qui fait par ailleurs partie du programme de fidélisation des intérimaires de très longue durée, « nombreux chez Randstad, preuve que l'on peut faire carrière dans l'assistanat et en intérim », souligne-t-il.
Les postes qui recrutent le plus ? « Nous recherchons beaucoup d'assistantes commerciales, avec un savoir-faire en matière d'accueil téléphonique ou présentiel, beaucoup d'assistantes de direction ayant une compétence dans une langue européenne et beaucoup d'assistantes de gestion, qui doivent détenir une sorte de mix entre compétences comptables et compétences de l'assistanat ». En termes de profil, les compétences sont désormais essentielles. « On met un petit peu de côté le niveau de diplôme, même si c'est tout de même souvent lié, surtout pour les jeunes », tempère-t-il. Le niveau de compétences est déterminé au cours du processus de recrutement, « identique dans l'ensemble des agences ». Après un « test métier » effectué lors de la phase d'accueil, le consultant affine le positionnement du candidat durant l'entretien individuel approfondi. Ceci, à la fois par des « questions de mise en situation, qui permettent d'interroger le candidat sur ses tâches, activités et résultats, et par des questions très ouvertes portant sur ses expériences et réalisations ».
Prévoyant de « déléguer ou placer plus de 15000 assistant(e)s en 2010 », Randstad participe à la promotion des métiers de l'assistanat par l'organisation d'événements. Dernier en date, les « Trophées de l'assistanat 2010 », qui ont permis de récompenser le 15 avril dernier trois …femmes dans trois catégories[ 2 ]Assistant(e) de direction, assistant(e) bilingue anglais et assistant(e) commerciale., signe d'un secteur qui demeure essentiellement féminin.
Nicolas Deguerry
in L'Inffo Formation n° 768, 16 au 31 mai 2010
( [ORIENTATION & FORMATION
« Fini le temps de l'assistante commerciale cantonnée aux tâches de secrétariat ! Aujourd'hui, la gestion fait partie de son quotidien », assure l'Onisep. « Le salaire mensuel brut de départ de l'assistant(e) commercial(e) est d'environ 1 200 euros pour les titulaires d'un bac pro ou techno, 1 300 euros pour les titulaires d'un BTS. Il peut atteindre 1 700 euros voire plus en incluant les primes, après quelques années d'expérience et dans un poste particulièrement technique ou commercial. Accessible aux débutants, le métier représente un tremplin idéal pour prendre des responsabilités, au sein d'un service administration des ventes par exemple. Les diplômes d'écoles de commerce, de niveau bac + 3 par exemple, permettent d'accéder à la fonction dans les grandes entreprises, pour évoluer rapidement vers un poste purement commercial. Le nombre d'offres d'emplois est important dans tous les secteurs d'activité : biens d'équipement, services, industrie. »)]
Notes
1. | ↑ | L'unité spécialisée d'une agence. |
2. | ↑ | Assistant(e) de direction, assistant(e) bilingue anglais et assistant(e) commerciale. |