“Mon espace ressource", une plateforme de Bouygues Télécom pour l'auto-développement

Par - Le 01 janvier 2013.

Pour qui se connecte à “Mon espace ressource", rien, hormis un discret logo, ne vient signaler que nous sommes chez Bouygues Télécom. Mais l'internaute n'ira pas plus loin sans login. Pour les autres, salariés du groupe, plusieurs programmes de formation (bien-être, gestion du stress, maîtrise orthographique, photographie, etc.) sont au menu. Et toutes ces formations sont accessibles aux grâce à des “jetons" virtuels, que les salariés sont susceptibles de dépenser pour accéder à divers contenus e-learning mis à leur disposition par leur employeur. Dommage : tout cela se fait hors du plan de formation de l'entreprise et même hors du Dif, puisque cet espace n'est accessible que par le biais de ces “jetons" accordés aux collaborateurs de l'opérateur téléphonique. Et si, en 2009, lors de sa création, les syndicats représentés au CE avaient craint que cette plateforme ne puisse servir à contourner les dispositions légales du droit à la formation, il reste que l'expérience avait principalement pour objectif de créer une appétence des salariés pour l'auto-développement. Sur ce point, les retours sont positifs.

Un “crédit de formation" symbolisé par des jetons

Retour aux sources : en 2000, l'opérateur téléphonique lance l'Espace ressources, un site interne dédié au développement personnel et culturel de ses personnels. En échange de... RTT, Bouygues propose à ses salariés des programmes d'épanouissement. “Comment optimiser mon appartement ?" ou “Star Wars : une mythologie du temps présent" sont alors quelques-unes des contributions sur lesquelles le géant de la téléphonie incite ses collaborateurs à plancher. Neuf ans plus tard, une nouvelle plateforme, “Mon espace ressource", est mise en ligne, plus directement consacrée à la formation. “Un outil qui s'inscrivait dans un contexte de rupture, comme alternative au plan de formation et qui visait à substituer le e-learning choisi au e-learning subi au sein du groupe", explique Marianne Gallon, responsable formation et compétences chez Bouygues Télécom. À l'époque, les partenaires sociaux s'inquiètent et, s'ils ne s'opposent pas au principe, cherchent à encadrer le dispositif. “Ce sont les syndicats qui ont particulièrement insisté sur la notion de crédit de formation symbolisé par des jetons afin d'éviter la gratuité totale, pour que cet espace ressource ne se substitue pas au plan", se souvient la responsable formation de l'opérateur téléphonique.

Stimuler l'appétence

Car le plan de formation, au sein de Bouygues Télécom, est essentiellement consacré au développement et à la commercialisation des nouvelles technologies de la téléphonie mobile. “Nous sommes dans un contexte extrêmement évolutif, où les produits sont soumis à une forte et rapide obsolescence, précise Marianne Gallon, or, les grandes lignes du plan de formation du groupe sont précisément consacrées à ces sujets. Et quant au Dif, nous ne souhaitions pas qu'il cannibalise la volonté des salariés à développer d'autres compétences que professionnelles." Ainsi, des disciplines telles que l'anglais ou l'espagnol (rarement au plan de l'opérateur ou rarement choisis au titre du Dif) ont rencontré un succès certain auprès des salariés du groupe (433 “acheteurs" ont utilisé leurs jetons pour suivre des cours d'anglais), ainsi que des formations à la gestion du stress ou à la maîtrise de l'orthographe, “… des formations que les collaborateurs demandent rarement spontanément à leur manager !", rappelle la responsable formation. Qui admet, cependant, que les formations au titre de la simple culture générale (photographie, etc.) n'ont que peu fonctionné. “Ils choisissent systématiquement des formations entraînant une résonance avec leur métier. S'il n'existe pas d'impact sur leur vie professionnelle, alors, ils ne s'inscrivent pas."
Reste qu'à ses yeux, l'appétence pour l'auto-développement a bien été créée par cette plateforme. “Cela ne changera rien à la nature du plan de formation de Bouygues, qui y consacre déjà 5,7% de sa masse salariale, rassure Marianne Gallon. Mais ce succès nous offre la possibilité de faire de cette plateforme la première pierre d'un e-campus, voire d'y intégrer de nouveaux contenus pédagogiques, consacrés, dans un premier temps, à la bureautique."