Embauches et formations pour le chantier ferroviaire LGV Bretagne-Pays de Loire

Par - Le 01 avril 2013.

Avec ses 260 kilomètres de voies
ferrées à construire et ses 3,3 milliards
d'euros de budget, le chantier de la ligne
à grande vitesse (LGV) Bretagne-Pays
de Loire1 constitue l'un des plus grands
chantiers d'Europe à l'heure actuelle.
Un projet qui s'inscrit dans la série de
grands travaux visant à développer
le réseau ferroviaire national (la
construction de la LGV Tours-Bordeaux2
a été entamée en 2011, les travaux du
contournement Nîmes-Montpellier et
ceux de la ligne France-Italie sont prévus
pour l'année prochaine), et qui fait
l'objet d'un accord-cadre de coopération
public-privé relatif aux recrutements
et à la formation de demandeurs
d'emploi mobilisés sur ces chantiers
de travaux publics. Une annexe I avait
été signée, le 12 mars 2012, par le
Syndicat des terrassiers de France, le
groupement d'entreprises Clere3, l'Opca
TP (désormais Constructys), Pôle emploi
et le ministre du Travail d'alors, Xavier
Bertrand.
Recrutements :
POE et guichet unique
Le 5 mars 2013, presque un an jour pour jour
après cette première signature, l'annexe
II a, à son tour, été paraphée par les
mêmes partenaires. L'exception
étant le ministre signataire, en
la personne de Thierry Repentin.
Actuellement, 2 000 collaborateurs
évoluent sur le chantier de la
future ligne ligéro-bretonne, dont
l'inauguration est prévue pour
2016.
À partir de l'été prochain, la phase
de terrassement et de génie civil
nécessaire à la construction d'une
nouvelle plateforme ferroviaire
nécessitera le renfort de 1 000
nouveaux collaborateurs. Les
agences Pôle emploi ont été
mobilisées pour établir une
sélection des candidatures reçues.
La solution ? “La mise en place d'un guichet
unique", indique Florence Dumontier,
directrice adjointe de Pôle emploi. 200
futurs collaborateurs ont été recrutés
par les entreprises associées au sein
de Clere, et intégrés dans un processus
de formation, à la conduite d'engins
de terrassement ou de construction en
ouvrage d'art. 800 autres les rejoindront
d'ici à l'été prochain pour être formés
à des tâches relevant de l'équipement
ferroviaire ou de la maintenance (pose
des voies, électricité, etc.). La moitié de
cet effectif bénéficiera de formations,
réalisées à l'issue de dispositifs de
préparation opérationnelle à l'emploi
(POE). L'an passé, le chantier LGV Tours-
Bordeaux avait déjà suscité 240 de ces
POE pour près de 1 400 personnes.
n Benjamin d'Alguerre
1. Prolongation de l'actuelle LGV
Atlantique-Paris vers Rennes, Nantes et Le Mans.
2. Voir notre article, L'Inffo n° 824, p. 13.
3. Pour “Construction de la ligne
Eiffage rail express" (Eiffage rail express,
maître d'ouvrage, et plusieurs PME locales).

MISSION “ACCOMPAGNEMENT DES MUTATIONS ÉCONOMIQUES"

Jean-Pierre Aubert, président de SNCF développement, est missionné par le Premier ministre pour étudier l'accompagnement des mutations économiques. C'est le 15 mars dernier que Jean-Marc Ayrault lui a demandé de proposer “une organisation structurée et des actions coordonnées" des différents acteurs présents sur les territoires (partenaires sociaux, collectivités territoriales, entreprises, associations, administrations, opérateurs publics tels que Pôle emploi, etc.), “susceptibles de répondre de manière efficace et opérationnelle" aux enjeux des bassins économiques confrontés aux “mutations provoquées par l'internationalisation des échanges, les évolutions sociétales et technologiques, mais aussi les restructurations industrielles ou les fermetures de sites".

Les problématiques d'accompagnement des mutations économiques (c'est-à-dire la capacité des acteurs territoriaux de l'orientation, de l'emploi, de la formation et de la croissance à anticiper les restructurations d'entreprises et à se mobiliser pour créer de nouveaux débouchés porteurs de développement économique) figuraient dans les mesures 20 à 25 du “Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l'emploi" présenté le 6 novembre 2012 par le gouvernement.

Âgé de 70 ans, Jean-Pierre Aubert est membre du Conseil économique, social et environnemental d'Aquitaine. Ancien délégué à la diversité et à l'évolution des métiers au sein de la SNCF et spécialiste des questions de restructuration, il fut le “monsieur dialogue social" spécialement embauché, en septembre 2009, par Guillaume Pepy, pour gérer la mobilité et le reclassement des cheminots du fret lors de la réforme de l'entreprise sur le transport ferroviaire de marchandises. Jean-Pierre Aubert remettra ses
conclusions à la mi-juin 2013, peu avant l'ouverture de la prochaine conférence sociale.