Fonctions publiques - Pour une “école de la mobilité"

Par - Le 16 avril 2013.

Comment réussir sa mobilité au sein des fonctions publiques ? La question était récemment posée, à l'occasion du Salon de l'emploi public, en avril dernier. Solution possible pour des perspectives de carrière renouvelées, elle tarde cependant à se développer.

“La mobilité recèle plusieurs définitions et elle apparaît tout à fait normale dans la carrière d'un fonctionnaire", soulignait Didier Étienne, adjoint du chef de bureau des parcours professionnels, de la mobilité et de l'animation territoriale, au sein de la Direction générale de l'administration et de la fonction publique (DGAFP). “Il y a la mobilité géographique et fonctionnelle.

Et une autre, celle qui s'effectue entre les employeurs publics et les trois fonctions publiques. De ce dernier point de vue, les résultats sont décevants."

Pour Didier Étienne, la mobilité doit constituer une priorité dans la formation, via une “école de la mobilité". L'idée est de diffuser “une culture de la mobilité" auprès des agents (savoir rédiger un CV, se présenter, se situer dans un environnement professionnel, etc.), et auprès des gestionnaires RH (connaître les outils de la mobilité, s'approprier le répertoire des métiers, etc.).

D'autres initiatives consistent à appuyer le développement du réseau des conseillers mobilité carrières, à accompagner les initiatives locales dans les bassins d'emploi, et à favoriser les expérimentations.

Philippe Grandin

FREINS À LEVER

Sur 1,4 million de fonctionnaires civils, on compte entre 3 000 et 4 000 mobilités par an. La mobilité entre les trois fonctions publiques concerne 0,2 % des titulaires civils en emploi. Malgré la loi du 3 août 2009 (droit au départ pour l'agent quelle que soit la mobilité, droit à intégration au-delà de cinq ans de détachement, accompagnement financier du fonctionnaire dans son évolution professionnelle, etc.), les difficultés demeurent. Plusieurs freins ont été relevés par la DGAFP : variété des régimes indemnitaires, question de reconnaissance professionnelle, manque de transparence des offres d'emploi, divergence des pratiques RH selon
les employeurs publics, etc.

UN FONCTIONNAIRE SUR TROIS EST UN AGENT TERRITORIAL

Pour sa deuxième édition, le “Panorama de l'emploi territorial" [ 1 ]Réalisé par la commission GPEEC (gestion prévisionnelle des effectifs,
des emplois et des compétences) de l'Association nationale des directeurs et directeurs adjoints des centres de gestion (ANDCDG).
a bénéficié d'une convention sur la “connaissance statistique partagée" de l'emploi public territorial, signée en janvier dernier par plusieurs administrations. Un atout pour
une vision plus prospective de l'emploi territorial, au niveau du recrutement et de la mobilité. Premier enseignement, avec 811 079 agents, la fonction publique territoriale (FPT) représente 35 % des effectifs de la fonction publique. Les agents territoriaux sont concentrés sur trois filières : technique (46 %), administrative (24 %) et médicosociale (13 %). Cette dernière connaît un taux de féminisation de 96 %, contre 60 % pour l'ensemble de la FPT. Loin devant les Régions, qui emploient seulement 4,4 % des agents territoriaux, le premier employeur demeure les communes (55,6 % des agents), suivies des Départements (16 %), des structures intercommunales (12,5 %) et des établissements communaux (CCAS, caisse des écoles) pour 7 % du total.

Les dix métiers qui recrutent le plus peuvent être regroupés en trois catégories : ceux représentant un nombre important d'emplois (entretien polyvalent et gestion administrative), les temps partiels liés à l'activité scolaire (animateur de loisirs, enseignant artistique, agent d'accompagnement de l'enfance et animateur éducatif et accompagnement périscolaire) et les métiers en tension (accueil petite enfance, agent polyvalent de restauration, travailleur social, aide-soignant).

S'agissant des modes de recrutement, le taux de 20 % d'effectifs non titulaires au niveau national ne doit pas masquer une tendance beaucoup plus forte au recrutement de contractuels : en 2011, près d'un agent sur deux a intégré une collectivité locale par le biais d'un premier contrat à durée déterminée.

En forte augmentation par rapport à 2010, le nombre de candidats inscrits aux concours territoriaux s'élevait à 188 000 en 2011 (+ 21 %). Six concours regroupaient à eux seuls 60 % des postes ouverts : rédacteur, agent de maîtrise, attaché, agent territorial spécialisé des écoles maternelles (Atsem), assistant spécialisé d'enseignement artistique (Asea) et ingénieur.

Nicolas Deguerry

Notes   [ + ]

1. Réalisé par la commission GPEEC (gestion prévisionnelle des effectifs,
des emplois et des compétences) de l'Association nationale des directeurs et directeurs adjoints des centres de gestion (ANDCDG).